Il y a un peu moins d'un an DNCA Finance se rendait à un événement assez peu connu du grand public et des investisseurs : le 16ème forum de l’OCDE(1) sur les chaînes d’approvisionnement en minerais responsables. Minerais dont on extrait à grands coups de broyeur, de hauts fourneaux, d'hydrométallurgie, à grands bains d'acide et d’électrolyse les précieux métaux indispensables aux aimants, aux bobines, aux cellules photovoltaïques, aux réseaux, aux semi-conducteurs qui sont la clef de voute de notre révolution digitale et de la transition énergétique et écologique. Minerais et métaux dont les besoins estimés au cours des vingt-cinq prochaines années surpasseront la consommation de quelque 4500 années d'histoire de la métallurgie humaine.
Diplomates, représentants des grandes capitalisations de l’industrie minière, délégués des artisans ou acteurs à petite échelle de l’extraction (ASM) : des centaines de participants de toutes nations se sont retrouvés au cours de ces trois jours débats intenses, passionnés, qui portent autant les graines de la discorde que les jeunes pousses de l’espoir. J'ai été frappé par le cri de ceux qui portent la voix des communautés locales et qui s’exténuent à faire comprendre à qui veut l’entendre : "nous ne voulons pas être cantonnés au rôle d’atelier et d’arrière-cour de votre transition écologique". Ce cri portait la rancœur et le ressentiment du terreau de ce que l'industrie minière nomme avec effroi : le « nationalisme des ressources naturelles ».
Le même cri a retenti six mois après au Panama. Jugée inconstitutionnelle, la concession de la compagnie canadienne First Quantum (385.000 tonnes par an, 1,5% de la production mondiale de cuivre) a cessé son activité du jour au lendemain. Rémunération, droits sociaux, rejet de ventes de terrains à des intérêts étrangers, protection de l’environnement et de la biodiversité… En réalité, c’est moins la mine en tant que telle que le sentiment de perte de contrôle sur leurs ressources, leur destin et le déséquilibre des intérêts représentés qui a fédéré la foule, la justice et le gouvernement panaméens. Car chacun reste conscient que cet actif minier hors du commun (5% du PIB du pays), charrie autant les doléances sociales et écologiques qu’il porte les espoirs de prospérité économique… A condition de minimiser les incidences négatives et partager équitablement la valeur. En l’absence d’un tel point d’équilibre, la nation s’est réappropriée le site sans s’entendre sur son avenir. C’est une leçon pour l’ensemble de l’industrie et un avertissement global : l’approvisionnement en ressources stratégiques pour la transition écologique est à risque… La transition durable sera juste ou ne sera pas.
La réaction du Conseil International de l’activité minière et des métaux (ICMM) qui regroupe un tiers de l'industrie ne s'est pas fait attendre. Pour la première fois, en ce mois de janvier 2024, elle prenait une position forte sur les pratiques à adopter par l'industrie en matière de préservation de la biodiversité. Les efforts d’implémentation des standards environnementaux, sociaux et sociétaux sont réels dans l’industrie minière. L'initiative du London Metal Exchange, également présent au forum de l’OCDE, visant à garantir que les métaux qui a atteignent ses entrepôts intègrent des métriques extra-financiers minimum crée un standard de place. Les investisseurs ne doivent pas se détourner du débat et chercher au contraire à l'embrasser. C'est sur ce terrain que se joue l'avenir de notre transition écologique. Entre 1970 et 2019, la croissance démographique, l'urbanisation mondiale et l'industrialisation en Chine ont entraîné une augmentation de 300%(2) de la demande de métaux et de 200% de la demande de matières premières énergétiques. D'ici à 2050, près de 10 milliards d'habitants, dont presque 7 milliards d'urbains(3) peupleront la terre, alors que l'intensité énergétique des nouvelles technologies s'amplifie. L'Inde, l'Indonésie, le Pakistan et le Nigeria concentreront 30% de la population mondiale et probablement une partie considérable de la classe moyenne mondiale…
Sachant qu’en 2020, un Américain consomme près de 6 tonnes(4) d’équivalent pétrole par an, un Allemand 2,8 et un Indien seulement 0,5 ; ces nouvelles classes moyennes accepteront-elles la sobriété que nous dictent nos 60 ans d’excès en occident ?
Heureusement, pour ces futurs géants comme pour nous, la défossilisation du mix énergétique primaire n'est pas qu'un enjeu écologique, c'est aussi et surtout une question d'indépendance et donc de sécurité énergétique. La guerre en Ukraine nous l’a rappelé. Il ne faut pas voir dans l'explosion des capacités photovoltaïques de la Chine (elle installe chaque année plus de panneaux solaires que le stock américain cumulé) un sursaut philanthropique. Les renouvelables, parce qu’ils sont produits localement, sont des vecteurs d’autonomie énergétique. A condition de sécuriser les approvisionnements en métaux critiques et stratégiques…
Forte de son expertise globale et multi actifs, DNCA Finance, lance en 2024 le fonds DNCA Invest Strategic Resources. Cette nouvelle stratégie sera exposée aux variations de cours des métaux stratégiques, des métaux de la transition énergétique et des métaux précieux cotés sur les marchés de matières premières via des TRS (Total Return Swap). Elle incorpore les enjeux ESG dans son approche. Elle préfère par cette initiative se positionner dans le débat plutôt qu’y tourner le dos. Tout comme les investisseurs ont révolutionné la gouvernance des entreprises, peut-être ont-ils aussi un rôle décisif à jouer en portant les considérations éthiques de leurs clients finaux sur les places de marchés où se négocient les biens indispensables au monde de demain...
[1] L'Organisation de coopération et de développement économiques
[2] Source : Bloomberg au 29/12/2023.
[3] Source : Banque Mondiale au 29/12/2023.
[4] Source : OCDE au 29/12/2023.
Thomas Planell, Gérant – analyste
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