• 2021 a été une année difficile pour la dette émergente, avec une inflation élevée et des changements de politique monétaire qui ont pesé sur les marchés
• Alors que la reprise de la croissance mondiale franchit une nouvelle étape, la dette émergente commence à se désynchroniser
• L'année à venir devrait offrir une sélection d'opportunités pour les gérants actifs en dette émergente
2021 aura été une année pleine de défis pour la dette émergente. Alors que l'économie mondiale a connu une forte croissance, de nombreux marchés émergents sont restés à la traîne. La hausse de l'inflation a entraîné une évolution des attentes en matière de politique monétaire, les banques centrales des pays développés et des pays émergents ayant durci leur politique. L'anticipation d'une hausse des taux américains a poussé les taux de base à la hausse, tandis que le renforcement du dollar américain a éclipsé les avantages découlant de la hausse des prix des matières premières et de la nouvelle allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI aux marchés émergents. Cependant, NN Investment Partners (NN IP) considère que sept facteurs clés ouvrent de meilleures perspectives pour les investissements sélectifs dans la dette émergente (EMD) en 2022.
Marcin Adamczyk, responsable de la dette des marchés émergents chez NN Investment Partners, commente : « Alors que la reprise de la croissance mondiale franchit une nouvelle étape, une évolution synchronisée sur le marché de la dette émergente devient moins probable. La différenciation régionale, sectorielle et nationale commence à jouer un rôle plus important dans les décisions d'allocation. Si l'on ajoute à cela l'incertitude accrue entourant le calendrier et la trajectoire exacts des événements, la gestion active et les rotations dynamiques ont toute leur place dans la dette émergente. Bien qu'il soit incontestablement difficile, cet environnement macroéconomique et les thèmes décrits ci-dessous, offrent une opportunité d'explorer et de bénéficier des décalages de valorisation et de perception. »
Sept thèmes clés pour la dette émergente en 2022
1. Croissance : l'écart entre les marchés émergents, les marchés développés et la Chine se réduit
L'économie mondiale devrait poursuivre sa reprise solide - bien qu'elle ne soit pas aussi forte qu'en 2021 et potentiellement soumise à des risques à la baisse du fait du variant Omicron. Les économies émergentes devraient connaître une croissance comprise entre 4,5 et 5 % et les marchés développés entre 4,0 et 4,5 %, le différentiel de croissance le plus faible depuis un certain nombre d'années. La Chine ralentit (de près de 8% à environ 5,0%*) et les pays émergents doivent donc se préparer à la nouvelle composition et au nouveau rythme de la croissance chinoise. Nous prévoyons une dispersion importante de la croissance au niveau régional au sein des marchés émergents, avec l'Asie et l'Europe centrale en tête et l'Amérique latine et l'Afrique probablement à la traîne. L'opportunité clé de l'année sera d'identifier les pays qui bénéficient de chaînes d'approvisionnement régionales au service de marchés développés à forte croissance, comme le Mexique pour les États-Unis, et qui, dans le même temps, n'ont pas de falaise budgétaire majeure en 2022.
*Source : FMI/Bloomberg
2. L'inflation dans les marchés développés et les marchés émergents
L'inflation est devenue un thème mondial et est visible tant sur les marchés développés que sur les marchés émergents. Le président de la FED, J. Powell, a désormais abandonné le terme "transitoire" pour décrire l'inflation. Toutefois, nous nous attendons à ce que la poursuite de la réouverture de l'économie mondiale (encore soumise au risque du virus), combinée à des effets de base sur les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, commence à contenir les augmentations, avec un pic d'inflation au premier trimestre 2022. Il est néanmoins probable que le niveau d'inflation global reste plus élevé que les moyennes d'avant crise. Les pays émergents où l'indice des prix à la consommation (IPC) est susceptible de culminer plus tôt disposeront d'une plus grande marge de manœuvre politique et seront également moins sensibles aux flux négatifs de capitaux. Les investisseurs rechercheront notamment des pays où la hausse des taux, la composition de la balance commerciale, l'ampleur de l'effet de base ainsi que le poids de l'alimentation et de l'énergie dans l'IPC représentent autant de facteurs susceptibles d'entraîner un pic précoce de l'IPC.
3. Banques centrales des marchés développés et des marchés émergents : disparité des cycles de taux d'intérêt
Le marché est désormais à la recherche d'indices sur le calendrier et les modalités des futures hausses de taux de la Fed, tandis que la BCE devrait être plus patiente. De nombreuses banques centrales des marchés émergents sont déjà bien avancées dans la normalisation des taux et le retrait des programmes d'assouplissement quantitatif mis en place en 2020. Dans l'ensemble, les banques centrales des marchés émergents ont déjà relevé leurs taux de plus de 150 points de base et de nouvelles hausses sont attendues. À l'exception de la Turquie, tous les autres pays émergents ont procédé à un resserrement. Le pic de l'IPC et le retour des rendements réels de la dette émergente pourraient marquer un tournant.
4. Les marchés émergents sont prêts à faire face à un resserrement de politique de la Fed
Les marchés émergents ont relevé leurs taux plus tôt que les pays développés, ce qui a permis à la faiblesse du taux de change de servir de soupape d'ajustement. Nombre d'entre eux affichent également une dynamique favorable de la balance courante (la balance courante de l'ensemble des marchés émergents, hors Chine, affiche un excédent de 1,6 % du PIB en 2021*). La fragilité observée lors du "taper tantrum" de 2013, lorsque les économies étaient en surchauffe et que les comptes courants étaient tendus, n'est plus vraiment présente. En outre, la grande majorité de la dette émergente se trouve désormais sur les marchés locaux, avec une participation étrangère réduite et une base d'investisseurs locaux élargie. Cela devrait permettre de mieux résister au resserrement de la FED par rapport à ce qui s'est passé précédemment. Les opportunités existent là où une politique monétaire orthodoxe est combinée à un excédent de la balance courante, et où la dépendance vis-à-vis du financement externe ou de la participation étrangère sur le marché local est limitée.
*Source : Bloomberg/JP Morgan
5. Les prix des matières premières et leur impact sur le bilan des marchés émergents
Les marchés émergents bénéficient de la hausse des prix des matières premières (énergie et métaux). Plus des deux tiers de l'univers investissable sont des exportateurs nets de matières premières et, dans de nombreux cas, les recettes publiques provenant des exportations de matières premières sont substantielles. Le marché a rapidement intégré l'impact inflationniste de la hausse des prix des matières premières, mais l'impact positif pour les exportateurs des marchés émergents a jusqu'à présent été largement négligé du fait des inquiétudes concernant la croissance, de l'absence de progrès en matière de vaccination et de l'accroissement de la dette pendant la crise Covid. Les investisseurs ont tout intérêt à rechercher des opportunités dans les pays exportateurs de matières premières aux bilans sains, car le marché passe du risque à la performance sur le thème des matières premières. De plus, la transition écologique soutiendra les prix des matières premières dans un contexte de ralentissement de la Chine.
6. Calendrier électoral et histoires idiosyncrasiques des marchés émergents
2022 sera marquée par des élections majeures dans de nombreux pays émergents, y compris dans de grands pays comme la Chine (potentiel troisième mandat du président Xi) et le Brésil (probablement Bolsonaro contre Lula), ainsi que des élections en Colombie, en Hongrie et aux Philippines. Bien qu'elles soient généralement une source de volatilité accrue à l'approche de l'événement, elles peuvent offrir deux types d'opportunités pour les gérants d’actifs : soit un changement positif, soit une simple baisse de la volatilité après l'événement.
7. Transition verte et l'émergence des obligations labellisées sur les marchés émergents
Alors que la transition écologique accélère et prend de l'ampleur, un certain nombre de pays émergents ont intensifié leurs efforts dans ce domaine et émettent des obligations vertes, sociales et durables. Avec la croissance rapide du marché dans ce domaine, les investisseurs bénéficient d'une plus grande diversification et d'un plus grand choix pour récompenser ces efforts et les pays émergents, eux, tirent parti de la mise en place de cadres solides et crédibles pour ces émissions. Les investisseurs devraient rechercher des trajectoires positives, des cadres solides et une ouverture à l'engagement. Nous pensons que l'inclusion des pays émergents dans l'allocation des capitaux afin de résoudre les problèmes mondiaux et atteindre les Objectifs de développement durable soutiendra et accélérera encore davantage cette tendance.
Conclusion
Marcin Adamczyk conclut : « L'incertitude qui prévaut autour de l'évolution du virus, et notamment du nouveau variant Omicron ces dernières semaines, reste élevée, ce qui contribue à une volatilité accrue et à d'énormes risques à la baisse sur les scénarios macroéconomiques de référence. À cela s'ajoute une série de changements de paradigme qui ont eu lieu cette année, de la géopolitique aux politiques des banques centrales, en passant par un changement des priorités réglementaires de la Chine et de son attitude vis-à-vis de la croissance. Tous ces facteurs ont eu des conséquences importantes sur la performance des actifs émergents en 2021 et resteront probablement des facteurs décisifs en 2022 également. »
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* Données au 30 septembre 2021