La question de savoir si investir de manière durable implique de sacrifier de la performance divise les investisseurs et les universitaires depuis des années. Mais à mon avis, la question n’est pas là. Nous devrions plutôt nous demander quelle approche d’investissement durable est la plus susceptible de générer les performances attendues par chaque investisseur.
Points clés
• Investir doit répondre aux besoins des clients, tant sur le plan financier que sur celui de leurs valeurs
• La plupart des investisseurs ne sont pas prêts à renoncer aux performances et ne devraient pas avoir à le faire
• Les caractéristiques de risque-rendement varient d’un investissement à l’autre, qu’il soit durable ou pas
Quelles performances les investisseurs ont-ils vraiment envie ou besoin d’obtenir ?
Le mot performance n’a pas la même signification pour tous les investisseurs. Comprendre les besoins et les motivations de chacun d’entre eux (par exemple, liquidité à court terme ou engagements financiers à long terme) a toujours été une missions essentielle des conseillers en investissement.
En outre, nous savons désormais que la performance financière n’est pas l’objectif unique de tous les investisseurs : nombreux sont ceux qui incluent les résultats sociétaux ou environnementaux, la satisfaction personnelle, l’unité familiale et les questions d’héritage dans leurs indicateurs de succès. Cela se reflète dans la nouvelle réglementation européenne, qui exigera des sociétés financières qu’elles tiennent compte des préférences et critères ESG, tels que la bonne gouvernance ou l’environnement, dans l’évaluation de l’adéquation d’un client, et pas seulement des préférences des investisseurs telles que la tolérance au risque, la capacité à assumer le risque et l’expertise financière.
On observe cette même tendance aujourd’hui dans de nombreux pans de la société, pas dans le seul domaine de l’investissement. Par exemple, de plus en plus de consommateurs se rendent compte que si un produit semble trop bon marché pour être vrai, c’est généralement parce que quelqu’un d’autre dans la chaîne d’approvisionnement en supporte le coût.
Refuser les performances au rabais
Malgré cette vaste définition de la performance, de plus en plus d’investisseurs estiment que les investissements durables ne sont pas nécessairement synonymes de performance financière au rabais. Selon une enquête réalisée par PWC en 2021, plus de 80 % des investisseurs ne sont pas prêts à accepter que les performances des investissements durables soient inférieures de plus d’un point de pourcentage à celles des stratégies non durables.
Une étude de Natixis (2021) a également montré que 20 % seulement des investisseurs estiment qu’ils doivent sacrifier la performance pour investir durablement, contre 64 % en 2017. Cela suggère que les gérants d’actifs devront rendre des comptes à leurs clients si leurs stratégies durables sous-performent.
Toutefois, certains investisseurs restent disposés à accepter des performances inférieures au marché pour financer des activités durables : une nouvelle forme de philanthropie, peut-être. Même si nous pensons que ce genre de position restera minoritaire, cela montre que l’éventail des attentes possibles en matière de performance est très large.
Pour consulter l'article de Rachel Whittaker, Head of SI Research dans son intégralité, cliquez ICI.
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