Les chaleurs extrêmes de cette année dans l’hémisphère nord et les conditions climatiques très défavorables partout ont enfin retenu l’attention des investisseurs. Le réchauffement climatique dû aux émissions illimitées de gaz à effet de serre (GES) a entraîné des dégâts économiques et sociaux. Or une bonne partie de ces émissions proviennent de sociétés cotées1 qui, dans les faits, sont contrôlées par des actionnaires minoritaires.
Depuis quelque temps, les investisseurs s’engagent de plus en plus dans des plans de réduction des émissions. Un nombre considérable d’investisseurs a rejoint des alliances telles que la Net Zero Asset Owners Alliance (NZAOA) et l’initiative Net Zero Asset Managers (NZAM). Rien que l’initiative NZAM comprend 273 signataires, soit 61 billions USD d’AUM. Même si nous ne sommes pas signataires de ces alliances, il ne faut pas oublier une chose: la stratégie Vontobel Quality Growth Global Equity enregistre actuellement un niveau d’intensité carbone inférieur à son indice de référence.2
Au-delà de ces initiatives mondiales, des impératifs fondamentaux incitent les gestionnaires de portefeuille à se focaliser sur la réduction des émissions, simplement en raison des risques pour les bénéfices. À ce titre, on peut citer le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) – soit, dans les faits, une taxe carbone sur les importations d’émissions – voté par le Parlement européen en juin 2022. Il oblige les entreprises qui exportent vers l’UE à acheter des permis d’importation pour chaque tonne de CO2 associée, sauf s’il existe déjà un système de taxe équivalent sur leur marché d’origine. Le dispositif vise avant tout le ciment, la sidérurgie, l’aluminium, les engrais et l’électricité. Il peut s’avérer redoutable pour les produits à faible valeur ajoutée (faibles marges et forte sensibilité au prix) dont la production nécessite beaucoup d’énergie et qui sont fabriqués dans des économies dominées par le charbon. Actuellement, 46 juridictions nationales ont mis en place une forme de mécanisme de tarification du carbone, laquelle couvre environ 23% des émissions de GES3. La Chine a lancé son système d’échange des droits d’émission en 2021.
C’est pourquoi les gestionnaires de portefeuille doivent trouver des moyens de suivre et de réduire les émissions nécessaires à leurs portefeuilles. Dans cet article, vous trouverez quelques recommandations en matière de surveillance des émissions et découvrirez pourquoi notre stratégie Quality Growth Global Equity est à la hauteur de l’indice de référence mais surtout de sa propre trajectoire d’évolution vers la zéro émission nette.
Nous devons avant tout axer notre philosophie et notre approche en matière d’investissement sur la réduction des émissions. Notre but est de permettre aux gestionnaires de portefeuille de s’adapter aux objectifs climatiques tout en conservant le plus de choix d’investissements possible. Il nous faut allier performance et réduction des émissions.
Pour cibler les émissions de son portefeuille, un gestionnaire a le choix entre deux approches élémentaires :
Le rééquilibrage – Cette approche consiste à vendre des participations à forte intensité carbone et à acheter à faible intensité carbone. Dans le cadre de la gestion du portefeuille en vue d’une réduction des émissions, une méthode de «rééquilibrage» est un outil fiable pour atteindre un objectif fixé. Mais le gestionnaire pourrait se voir contraint de brader des participations privilégiées et donc mettre en péril la performance pour y arriver. Et surtout, cela risque de ne rien changer à la réalité.
Taux de réduction – Cette approche est axée sur le taux moyen de réduction des émissions des sociétés détenues. Elle permet de conserver les participations qui étaient un premier choix, mais la réduction des émissions est moins prévisible. Un point positif important est la nécessité de réduire les émissions dans le monde réel, ce qui constitue une source de motivation directe pour le gestionnaire.
Les émissions sont réparties en trois catégories, appelées scopes. Le scope 1 englobe les émissions directement générées par les activités de la société, telles que le carburant consommé par une camionnette de livraison appartenant à la société. Le scope 2 couvre les émissions résultant de la production d’énergie, principalement d’électricité, achetée auprès d’un tiers. Le scope 3 est le plus vaste et englobe toutes les émissions en amont et en aval de la chaîne de valeur de la société. Il s’agit notamment de tous les points de contact intervenant tout au long du cycle de vie des produits de la société, depuis les matières premières, les composants et le transport (en amont) jusqu’à l’utilisation et l’élimination des produits par les consommateurs (en aval).
À cela s’ajoutent d’autres problématiques auxquelles le gestionnaire doit répondre et que nous traitons plus loin, à savoir l’engagement, la gestion du scope 3 et la prise en compte du déséquilibre de l’inflation sur les mesures d’intensité du carbone basées sur le revenu.
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Par Sudhir Roc-Sennett, Head of Thought Leadership & ESG Quality Growth Boutique
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