La planète doit affronter aujourd’hui deux problématiques étroitement liées qui conditionnent l’avenir de l’existence humaine, le changement climatique et la perte de biodiversité.
Le changement d'affectation des sols génère aujourd’hui la menace la plus forte à l’encontre de la nature, en détruisant ou fragmentant les habitats naturels de nombreuses espèces végétales et animales sur terre et dans l’eau douce et marine. Cependant, si le réchauffement dépasse le 1,5 °C, le changement climatique deviendra la principale cause de perte de biodiversité des prochaines décennies. La hausse des températures a déjà entrainé une mortalité massive ainsi que l’extinction d'espèces entières. Chaque degré de réchauffement devrait accroître ces pertes et leur impact sur la planète et ses habitants.
Les indicateurs de biodiversité nous aident à comprendre comment le monde naturel évolue au fil du temps. Publié le 13 octobre 2022, l'indice planète vivante du WWF qui suit l'état de santé de la nature depuis près de 50 ans, constitue un véritable indicateur d'alerte grâce au suivi des tendances de la population de mammifères, de poissons, de reptiles, d’oiseaux et d’amphibiens dans le monde.
Cette dernière étude du WWF montre un déclin moyen de 69 % des populations d'espèces sauvages surveillées dans le monde entre 1970 et 2018. L'Amérique latine présente le plus grand déclin régional (94 %), tandis que les populations d'espèces d'eau douce ont connu le plus grand déclin global (83 %).
Les progrès techniques d'analyse cartographique ont permis de dresser un tableau plus précis de la vitesse et de l'ampleur des changements dans la biodiversité et le climat. Ces cartes sont le résultat de décennies de travail qui ont consommé plus d'un million d'heures de temps informatique. Six menaces clés, l'agriculture, la chasse, l'exploitation forestière, la pollution, les espèces envahissantes et le changement climatique maintiennent une épée de Damoclès sur les vertébrés terrestres.
Pour aider à imaginer un avenir où l'homme et la nature pourraient s'épanouir, le WWF a créé des modèles qui permettent d’évaluer la manière la plus efficace de lutter contre la perte de biodiversité dans le cadre d'une série de scénarios climatiques et de développement. Aujourd'hui, les chercheurs étudient de nouveaux paramètres à intégrer à ces travaux, notamment l'équité et la justice.
Pour le WWF, des changements transformationnels devraient modifier à l'échelle de la planète nos modes de production et de consommation, les technologies que nous utilisons, ainsi que nos systèmes économiques et financiers. Pour appuyer cette évolution, l'assemblée générale des Nations-Unie a reconnu, en 2022, que chacun, où qu'il vive, doit bénéficier du droit à un environnement propre, sain et durable. Bien qu'elle ne soit pas juridiquement contraignante, cette résolution de l'ONU devrait accélérer l'action en faveur de la biodiversité, tout comme les résolutions sur le droit à l'eau en 2010 avaient accéléré les progrès dans l'approvisionnement en eau potable de millions de personnes.
Cette édition du Rapport Planète Vivante confirme malheureusement que la planète est au cœur d'une crise de la biodiversité et du climat même s’il subsiste encore une ultime chance de s’en sortir.
Tous les espoirs se tournent désormais vers la COP15 biodiversité de Montréal, prévue du 7 au 19 décembre. Elle doit permettre de fixer de nouveaux objectifs mondiaux à l’horizon 2030. A ce jour, 90 dirigeants ont approuvé un accord pour préserver la nature en s'engageant à inverser la perte de biodiversité d'ici la fin de la décennie. Symbole du manque d’implication des grands de ce monde sur la biodiversité, la COP15 pourrait se tenir sans chef d’État qui sous-estiment vraisemblablement l’importance de cet enjeu sur le devenir de la planète.
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