Alors que la prise de conscience s’accélère, la thématique monte en puissance chez les investisseurs malgré le bilan contrasté de la COP16 Biodiversité. Le marché potentiel gigantesque de 10 trillions de dollars par an offre de nombreuses opportunités.
La perte de biodiversité s’est intensifiée à l’échelle mondiale, conduisant à l’extinction rapide de nombreuses espèces animales et végétales. L’IPBES, la plateforme intergouvernementale dédiée à cette thématique, a recensé cinq facteurs clés : le changement d’usage des terres et des mers, l’exploitation des espèces, le changement climatique, la pollution des eaux, des sols et de l’air et enfin la propagation des espèces invasives.
« Le changement climatique accélère indéniablement la dégradation de la biodiversité. Pour autant, les solutions Net-Zéro mises en place pour répondre aux objectifs de limitation du réchauffement climatique ne sont pas toutes favorables entièrement à la biodiversité. C’est notamment le cas de la technologie Carbon Capture and Storage reconnue comme une solution miracle pour piéger le carbone mais qui peut dégrader les écosystèmes. L’utilisation de l’ammoniac vert s’avère également intéressante pour le climat mais n’est pas en faveur de la biodiversité » estime Emmanuelle Sée, Responsable de la gestion Actions chez Swiss Life Asset Managers.
Lors de la COP 15 pour la biodiversité en décembre 2022 (Accord de Kumming-Montréal), 196 pays se sont enfin accordés autour de 4 objectifs et 23 cibles relatifs à la biodiversité. Par exemple, la cible 2 vise à la restauration d’au moins 30% des écosystèmes dégradés alors que la cible 7 fixe comme objectif la réduction de moitié du risque global lié à l’utilisation des pesticides. La COP16 qui s’est tenue à Cali (Colombie), du 21 octobre au 1er novembre 2024, a permis certaines avancées, notamment autour de la prise en compte des préoccupations des populations autochtones ainsi que sur la question des crédits biodiversité sur le modèle du marché du carbone, mais le bilan général reste mitigé en l’absence d’un nouvel accord global sur le financement (Global Biodiversity Fund). Pour autant, de plus en plus d’entreprises intègrent la biodiversité dans leur business model.
Les pays développés devraient en effet investir environ 20 milliards de dollars par an dans les pays en développement d’ici à 2025, et 30 milliards de dollars par an d’ici à 2030, selon l’Accord de Kumming-Montréal (Global Biodiversity Framework). Pour les investisseurs, il s’agit d’un marché potentiel considérable de 10 trillions de dollars par an et représentant 395 millions d’emplois à l’horizon 2030*. Dans ce contexte, les opportunités sont nombreuses et globales, à l’instar des entreprises positionnées dans l’agritech et dont les avancées technologiques permettent d’optimiser les pratiques agricoles en minimisant l’utilisation de ressources telles que l’eau et les produits chimiques.
L’impact négatif de l’aquaculture intensive sur la biodiversité
Les défis à relever sont considérables si l’on estime qu'il faudra nourrir 9,7 milliards de personnes d'ici 2050. Dans ce contexte, l’enjeu de la durabilité est double. « Il s’agit à la fois de subvenir aux besoins alimentaires d’une population croissante tout en trouvant les solutions les moins impactantes pour la biodiversité. Un bon exemple provient de l’aquaculture du saumon. En France, 99% des saumons consommés sont importés (la France est le 1er consommateur européen et le 4ème à l’échelle mondiale), et la demande a augmenté de 30% au cours des quinze dernières années. Cependant, les projets d’aquaculture, comme Ocean Farm 1, qui visent à élever 1,5 million de saumons dans une seule zone, posent de sérieux problèmes. En effet, pour nourrir les poissons dans une ferme d’aquaculture, d'énormes quantités de poissons sauvages sont utilisées, alors que ces derniers pourraient nourrir certaines populations, notamment en Afrique de l’Ouest. Lutter pour la biodiversité, c’est ainsi réduire notre dépendance à ce type de pêche et œuvrer pour raccourcir la chaîne alimentaire » assure Joana Foglia Berrebi, Consultante en économie bleue durable et Advisor en philanthropie à impact pour UHNWIs, qui souligne toutefois les efforts de l’industrie pour développer des alternatives à l’utilisation de poissons sauvages (protéines d’insectes, sources d’oméga-3 d’origine marine).
La stratégie d’investissement en matière d’environnement et de biodiversité consiste ainsi à financer des entreprises qui contribuent à réduire les menaces pesant sur la biodiversité en limitant les cinq points de pression mis en avant par l’IPBES. Il s’agit également d’entreprises qui développent des solutions concrètes.
« Nous nous intéressons tout particulièrement aux entreprises proposant des technologies utiles (eADN, drones, capteurs sous-marins etc.) ainsi qu’à celles spécialisées dans la fourniture d’activités régénératives et circulaires (aliments à base d’algues, recyclage ou traitement durable des déchets, des métaux et de l’eau etc.) » précise Emmanuelle Sée.
*Source: World Economic Forum (WEF)
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