“Covid-19 oblige, les investisseurs prennent conscience de l’importance du volet social”
M&G ambitionne de réduire à zéro ses émissions de carbone nettes d’ici à 2030 en tant qu’entreprise, et d’ici à 2050 dans ses portefeuilles en nous engageant auprès des entreprises dans lesquelles nous investissons.
Nous avons à cœur de répondre à ces enjeux sociétaux et vous pourrez nous retrouver sur un nombre grandissant de stratégies durables et labelisées. Retrouvez l’interview de Kelly Hebert, Directrice de la distribution ESG chez M&G.
Comment les investisseurs peuvent-ils concilier recherche de performance et respect des efforts mondiaux autour du réchauffement climatique ?
Historiquement, en tant que société de gestion britannique, nous abordions l’ESG avec un biais assez fort sur le « G » - la Gouvernance. C’était d’ailleurs le cas de beaucoup de gérants actions de ‘stock picking’. Mais depuis quelques années, les facteurs environnementaux et sociaux ont fortement gagné de l’attention avec notons-le un élan est très fort sur les risques que peuvent représenter les changements climatiques.
En tant qu’investisseurs actifs nous participons à un certain nombre d’initiatives, telles que le Climate Action 100+ , au sein duquel les investisseurs se regroupent avec un objectif: faire pression avec une force et une efficacité accrues sur les 100 sociétés mondiales les plus émettrices de carbone, afin qu’elles accélèrent le pas sur la voie de la transition énergétique. Mais nous pratiquons aussi l’engagement direct avec les entreprises au travers des votes aux assemblées générales ou en prenant contact avec elles de manière proactive.
M&G ambitionne elle-même de réduire à zéro ses émissions de carbone nettes d’ici à 2030 en tant qu’entreprise, et d’ici à 2050 dans ses portefeuilles en tant que gérant d’actifs. Cela nécessite un engagement actif de notre part auprès des entreprises dans lesquelles nous investissons, afin qu'elles comprennent ce que nous vérifions et comment elles peuvent progresser vers la fixation d'objectifs climatiques. Nous pouvons également utiliser notre droit de vote et, en dernier recours, désinvestir si les objectifs ne sont pas respectés.
Même si beaucoup d’investisseurs demandent des stratégies d’exclusion, notre préférence va clairement à l’accompagnement des entreprises dans cette transition. Il s’agit à nos yeux d’une dimension tout à fait cruciale: selon les Nations unies, la non-prise en compte des enjeux climatiques a coûté en 20 ans pas moins de 3.000 milliards de dollars à l’ensemble des entreprises.
Quel est l’enjeu de ce dossier pour ce qui concerne les énergies renouvelables ?
Les énergies renouvelables ne représentent aujourd’hui que 4% des sources d’énergie dans le monde. Or, pour respecter l’accord de Paris sur le climat, il faudra que l’électricité verte atteigne 70 à 90% de l’énergie disponible d’ici à 2050. Cela implique un énorme travail d’accompagnement, ce qui répond parfaitement à notre positionnement.
La transition sera appuyée par toutes les réglementations qui arrivent en Europe. Le Plan de relance européen de 750 milliards d’euros , annoncé avant l’été, correspondra pour un peu moins de 40% à des aides climatiques. Cela renforce considérablement l’intérêt pour les entreprises de divulguer ce qu’elles font sur le plan climatique, afin de bénéficier de subventions ou de payer moins de taxes. L’enjeu est donc aussi réglementaire.
Que penser de la gestion indicielle ?
L’exemple du producteur de charbon américain Peabody Energy qui a perdu 20 milliards de capitalisation en quelques années, montre que l’appartenance à un grand indice ne suffit pas à protéger une entreprise incapable de s’adapter aux enjeux climatiques. Cela pourrait arriver sur d’autres secteurs.
Les stratégies d’impact restent l’apanage des gérants actifs. Elles sont très consommatrices de travail intellectuel car il n’existe pas à ce jour de fournisseur capable de mettre une notation sur l’impact net que peut avoir une entreprise. Il s’agit aussi de vérifier l’intentionnalité de la démarche de l’entreprise et l’additionnalité : le service ou le produit apporte-t-il une amélioration aux alternatives existantes ? Or c’est la partie de l’ESG qui croît le plus vite. En effet un Momentum fort car l’impact investing répond à la demande des investisseurs de pouvoir matérialiser leurs contributions aux enjeux planétaires et ainsi refléter une conviction morale et sociale.
D’où proviennent les données extra financières et comment travaillez-vous sur le reporting de ces données ?
Les données restent un chantier majeur. Avec la réglementation SFDR , d’ici mars 2021, les gérants d’actifs employant plus de 500 personnes vont être soumis à de nouveaux reportings portant sur 32 points de divulgation, essentiellement sur le pilier environnemental. La standardisation des données va dans le bon sens mais nous allons devoir communiquer sur des informations qui ne sont pas toujours comparables dans toutes les entreprises et ne sont pas prospectives. Cela relève donc plutôt du contrôle des risques que du véritable impact. Mais c’est une étape nécessaire, la standardisation offrira de la transparence et plus de comparabilité au public ce qui devrait permettre un cadre d’investissement plus propice et c’est bien le but ultime : déployer un plus grand nombre de capitaux en direction des solutions de durabilité.
Quelles tendances entrevoyez-vous pour 2020 et 2021 en matière d’ESG ?
La Covid-19 a profondément perturbé nos vies et mis en en lumière les déséquilibres sociaux et environnementaux de notre planète. En conséquence, les priorités ont changé et avec la manière dont nous concevons nos investissements. L’intégration des critères liés à l’environnement, au social et à la gouvernance (ESG) va devenir un élément de base incontournable pour les gérants d’actifs.
Mais nous constatons également une demande grandissante pour les actions thématiques par exemple liés aux infrastructures, au climat etc… En effet, dans un monde confronté à de nombreux défis les investisseurs chercheront des solutions pour reconstruire et soutenir une reprise de croissance durable. Cette prise de conscience généralisée devrait accélérer la place de l’impact investing, une solution répondant au double objectif, obtenir in rendement financier attractif sur le long terme et aider la planète au travers d’un impact durable mesurable.
La France est d’ailleurs en train de s’imposer comme leader en matière de finance durable avec son label ISR et la doctrine AMF visant une meilleur information des investisseurs. Et chez M&G nous aurons à cœur de répondre à ces enjeux sociétaux, vous pourrez ainsi nous retrouver sur un nombre grandissant de stratégies durables et labelisées.
La valeur et les revenus générés par l’actif du fonds fluctueront à la hausse comme à la baisse. Ainsi, la valeur de votre investissement pourra aussi bien baisser qu’augmenter. Rien ne garantit que le fonds atteindra son objectif et il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial.
Les performances passées simulées ne préjugent pas des performances futures
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