Lettre d'information hebdomadaire, par Arnaud BENOIST-VIDAL, Analyste macroéconomique, Gérant du fonds Arc Actions Santé Innovante.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Dans notre lettre du 18 septembre dernier, à l’issue des incendies estivaux en Californie, nous citions déjà cette célèbre phrase du discours de Jacques Chirac, prononcée en ouverture du quatrième Sommet de la Terre en septembre 2002. On a recensé l’été dernier, plus de 930 000 hectares réduits en fumée. Bien qu’impressionnant, ce chiffre semble dérisoire à coté de l’action de l’homme dans les tropiques. Selon l’organisation Global Forest Watch, 12,2 millions d’hectares de couvert arboré ont été perdus dans cette zone en 2020. Cet indicateur mesure le retrait de la canopée, aussi bien dans les plantations que dans les espaces naturels. Plus inquiétant, la réduction de la superficie de forêt primaire, le principal poumon de la planète, continue d’augmenter à 4,2 millions d’hectares. Les émissions de carbone liées à cette perte sont estimées à 2,64 milliards de tonnes ! Une donnée, qui nous semble abstraite, mais équivalente aux émissions annuelles de plus de 570 millions de véhicules, soit deux fois le nombre en circulation aux États-Unis.
Conscient de ce phénomène, il est urgent de réagir. En tant que citoyen, on se doit de modifier nos comportements et nos habitudes de consommation. En tant qu’investisseur, nous avons le devoir d’orienter nos actifs financiers vers des entités plus responsables. La notation dite ESG (Environnementale, Sociale et Gouvernementale), devient une contrainte incontournable. Le fonds Arc Sustainable Future est le moyen pour nos clients de mettre une pierre à l’édifice. Notre approche vise à soutenir les entreprises crédibles et actives dans l’amélioration de leurs pratiques ESG par nos investissements en actions, et à financer des projets environnementaux et sociaux par le biais de la poche obligataire. C’est une démarche inscrite dans la durée, qui devrait à terme réduire des comportements irresponsables.
LVMH vient de présenter sa nouvelle stratégie environnementale, en se fixant une réduction de plus de 50% des émissions directes et indirectes de CO2, respectivement à l’horizon 2026 et 2030. Pour y parvenir, 40% de sa consommation énergétique sera issue de sources renouvelables. C’est bien l’illustration d’une nouvelle tendance. Le leader mondial du luxe a également impressionné avec l’annonce d’une croissance de 32% du chiffre d’affaires au premier trimestre, dont 52% en organique dans la Mode & Maroquinerie. Une performance qui lui permet d’afficher une augmentation annualisée de son activité de plus de 10% depuis début 2008, et de conforter son statut de valeur de croissance. Ces bons résultats, cumulés à ceux d’autres sociétés communiquées cette semaine, expliquent la bonne tenue des marchés. Dans un contexte de crise sanitaire compliquée, les poids lourds de la cote ont la faculté de profiter du rebond économique dans les zones où il se trouve. En ce moment, les pays qui gèrent le mieux le risque pandémique sont ceux qui affichent les meilleurs chiffres macroéconomiques du moment. Aux ÉtatsUnis, où la stratégie vaccinale est bien avancée, les ventes de détail ont cru de 9,8% en mars. En Chine, qui pratique la politique d’isolement des foyers épidémiques, le taux de croissance sur un an glissant est de 18,3%, malgré un modeste 0,6% depuis le trimestre précédent. Pour revenir à LVMH, l’augmentation des revenus a été de 23% aux EtatsUnis et de 86% en Asie. L’Europe, ne représente plus que 18% des ventes. C’est bien la preuve qu’il faut faire preuve de sélectivité, avec des critères dits « durables » plus contraignants.
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