Pizza, chocolat, shampoing ou encore dentifrice : l’huile de palme entre dans la composition de presque la moitié des produits emballés vendus en supermarché. Pourtant, peu de gens savent que sa production peut être extrêmement dommageable pour l’environnement, comme pour les travailleurs qui la récoltent.
Points clés
• Rendre durable l’industrie de l’huile de palme est un défi énorme
• Nous pensons que la solution consiste à aider les meilleures entreprises de la filière…
• ... tout en désinvestissant des moins bons élèves
Un engagement diligent
Nous avons donc défini de nouvelles règles du jeu. Pour faire partie de notre univers d’investissement, les producteurs d’huile de palme doivent atteindre des objectifs clairs. En 2019, Robeco a renforcé ses procédures liées à l’huile de palme, exigeant que toutes les sociétés investies deviennent membres de la Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO), qu’au moins 20 % de leurs plantations soient déjà certifiées et qu’elles se dotent d’une feuille de route claire pour atteindre les 100 %. Depuis le 1er janvier 2022, le pourcentage de plantations durables à atteindre pour obtenir la certification RSPO a été relevé à 50 %, l’objectif étant d’arriver à au moins 80 % d’ici fin 2024.
Robeco utilise le dialogue actionnarial pour aider les entreprises à atteindre ces objectifs. Pour celles qui se situent juste en dessous du seuil RSPO de 20 % (50 % à présent), Robeco a mis en place un programme d’engagement renforcé et structuré pour les y aider. Nous ne collaborons qu’avec les meilleures sociétés, afin de les aider à répondre aux exigences d’une filière durable.
Ces trois dernières années, l’équipe en charge de l’actionnariat actif a dialogué avec six entreprises basées en Malaisie, en Indonésie et à Singapour. Lancés en 2019, ces engagements renforcés ont pris fin en décembre 2021, et quatre sociétés ont atteint le seuil de certification de 50 %. La nouvelle politique de l’huile de palme de Robeco est entrée en vigueur durant ce trimestre, et notre programme d’engagement s’adresse aux entreprises investissables qui restent sous le seuil de certification de 80 %. Dans ce cadre, nous avons désinvesti de deux sociétés qui ne répondent plus à nos exigences de base pour l’huile de palme : nos évaluations indiquent en effet qu’elles ne font pas assez de progrès.
Une production fragmentée
Le plus grand problème est de loin la déforestation (parfois de forêts vierges tropicales) pratiquée par les producteurs dans leurs concessions pour y planter de nouveaux palmiers à huile et répondre à une demande croissante. Une partie du problème est due au fait que la production d’huile de palme est très fragmentée dans des pays comme l’Indonésie, où 40 % de la culture est assurée par deux types de petits exploitants.
D’une part, des petits producteurs organisés qui vendent leur huile aux sites de transformation de grandes sociétés cotées, et, d’autre part, des petits producteurs indépendants qui vendent au plus offrant. L’huile de palme est une source de revenus importante pour ces exploitants et elle leur permet d’accéder aux chaînes d’approvisionnement mondiales. Mais compte tenu de leur petite échelle, il est difficile pour eux de payer les coûts de certification, contrairement aux grands industriels.
Nous attendons des sociétés avec lesquelles nous dialoguons qu’elles aident ces groupes de petits producteurs à s’organiser et à obtenir leur certification, et qu’elles fassent pression sur les gouvernements en faveur de normes plus élevées et de meilleurs systèmes de gestion des risques. Nous sommes conscients que des progrès réels sont nécessaires, mais nous pensons que les entreprises n’y parviendront qu’avec l’aide d’autres parties prenantes.
Par rapport aux autres huiles, celle de palme est plus efficiente en termes de rendement à l’hectare, et elle ne nécessite pas beaucoup d’engrais. Il est important d’avoir conscience que l’huile de palme est d’une valeur inestimable pour ces économies émergentes et d’essayer de trouver le bon équilibre entre la durabilité et l’activité économique si nécessaire sur les marchés émergents.
La certification RSPO, un long chemin à parcourir
Adhérer à des normes mondiales minimales de production durable est la pièce centrale du puzzle ici. C’est la raison pour laquelle Robeco, en tant que membre de la RSPO, et par le biais de collaborations avec d’autres institutions, contribue activement à l’amélioration continue des principes du système de certification.
Par Peter van der Werf, Engagement Specialist
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À propos de Robeco
Robeco est un spécialiste international de la gestion d'actifs. L'entreprise fondée en 1929 est basée à Rotterdam, aux Pays-Bas, et compte 16 bureaux dans le monde entier. Leader mondial de l'investissement durable depuis 1995, son intégration de recherches durables, fondamentales et quantitatives lui permet d'offrir aux investisseurs institutionnels et privés une vaste gamme de stratégies d'investissement actives, couvrant un large éventail de classes d'actifs. Au 31 décembre 2021, Robeco avait 201 milliards d'euros d'actifs sous gestion, dont 195 milliards intégrant les critères ESG. Robeco est une filiale d'ORIX Corporation Europe N.V. Pour plus d'informations, consultez www.robeco.com.