On croyait cette époque révolue : des comptes de grands groupes truqués avec la complicité de leurs cabinets d’audit, il n’en est rien. Comme le montre la double peine qui vient de toucher les cabinets PwC et KPMG.
Au premier, le FRC britannique (Financial Reporting Council) reproche d’avoir commis des erreurs et des négligences dans l’audit des comptes de RSM Tenon Group. Le cabinet d’audit et l’associé en charge du dossier ont reconnu les faits et estiment ne pas avoir été à la hauteur des standards et pratiques attendus de leur profession. Coût de la boulette : 5,6 millions de livres d’amendes diverses pour PwC et plus de 100.000 livre d’amende pour l’associé.
Coté KPMG on ne reconnait pas les faits mais on préfère, comme cela est courant aux Etats-Unis, transiger avec la SEC plutôt que de courir les risques d’un procès toujours riches en rebondissements Outre-Atlantique.
Les faits reprochés à KPMG : avoir largement surévalué les actifs de Miller Energy Resources en 2011. L’histoire est romanesque : en 2009 alors qu’elle est mal en point, la compagnie pétrolière rachète en Alaska les actifs d’un concurrent qui est en faillite. Alors que personnes n’en voulait, Miller Energy met 2,5 millions de dollars sur la table. L’année suivante, Miller Energy valorise ces actifs à plus de 400 millions de dollars !
La fuite en avant vient de commencer : en 2011, la société annonce des perspectives luxuriantes, le patron s’achète une villa à près de 10 millions de dollars. Et KPMG certifie les comptes.
Bref, une histoire à dormir debout qui rappelle les grands classique qu’ont été Enron (qui entraina le cabinet Andersen dans sa chute), l’italien Parmalat, Worldcom… autant d’entreprises qui au début des années 2000 se sont effondrés comme des châteaux de carte.
A l’époque, on avait dit « plus jamais ça ». Force est de constater que l’histoire se répète.