Les commentaires de Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz GI, la veille de la réunion du FOMC des 1er et 2 mai.
La réunion du FOMC de début mai devrait se solder par un statu quo. Les récentes statistiques et enquêtes n’ont en effet apporté aucun élément justifiant la moindre inflexion dans la stratégie de normalisation graduelle de politique monétaire de la Fed.
Bien au contraire, le Beige Book publié le 18 avril semble conforter son diagnostic sur l’économie américaine : l’activité reste bien orientée, en dépit des incertitudes liées à la tentation protectionniste de la Maison Blanche, et aucune intensification des pressions haussières sur les salaires n’est à noter.
De même, la croissance modérée de l’inflation - avec un Consumer Price Index (CPI) de +2,4% et un Personal Consumption Expenditure (PCE) de + 1,6% en mars – parait confirmer aux yeux de la Fed le fait que l’inflation rejoint sa cible de moyen terme, après la dissipation des différents facteurs spécifiques qui avaient pesé auparavant.
Ces éléments plaident pour une action graduelle de la banque centrale et valident le scénario de trois ou quatre hausses de taux cette année, conforme à ce qu’anticipent les marchés. Ceux-ci devraient donc rester relativement insensibles aux conclusions du FOMC, rassurés par un chemin considéré comme bien balisé pour 2018.
Au-delà, des divergences d’anticipation pourraient venir troubler cette trajectoire. En effet, tandis que la Fed anticipe, entre fin 2018 et fin 2020, cinq hausses de taux et vise un taux terminal de 3,25% (ce qui signifie qu’avec des taux Fed funds à 1,75% et 150 pb de hausse depuis décembre 2016, la Fed serait aujourd’hui au milieu du gué), les investisseurs n’y croient pas et n’intègrent que deux hausses dans leurs anticipations. Cet écart est un facteur de volatilité à venir et de fragilité pour les taux à long terme, si les investisseurs venaient à rapprocher leurs anticipations des dots de la banque centrale.