Le Défenseur des droits interpelle les employeurs : grossophobie, questionnement autour du vêtement, de la coiffure, de la barbe, des tatouages, des piercings... Analyse par Sophie André des Editions Francis Lefebvre.
Alors que l'« apparence physique est devenue l'un des critères les plus fréquents de discrimination depuis ces deux dernières décennies », le Défenseur des droits, dans une décision-cadre du 2 octobre 2019, souligne l'importance de cette question même si le nombre des contentieux est faible en la matière et que le sujet est parfois perçu comme « secondaire ».
Pourtant, « dans notre société pétrie d'images, le poids des apparences est devenu considérable dans le domaine de l'emploi ». Pour ce faire, il a élaboré à l'intention des employeurs un vade-mecum afin « qu'il réinterrogent non seulement leurs codes vestimentaires mais de manière plus générale leurs pratiques, tant lors de l'embauche que pendant le déroulement de carrière, à la lumière du droit de la non-discrimination ».
Il les invite également à prendre en compte les évolutions de la société.
Tel est le cas, par exemple, en matière de tatouages et de piercings. Devenus un phénomène de masse (un quart des actifs a déjà porté un tatouage), le tatouage et le piercing « ne constituent plus aujourd'hui des marqueurs sociaux anticonformistes ».
Pour autant, « certains secteurs de l'emploi restent réfractaires voire hostiles à ces modalités d'expression corporelle ». Le Défenseur des droits invite donc les employeurs à définir avec précision leurs exigences, sachant que des considérations générales liées à l'image de l'entreprise ou à l'obligation de dignité ne permettent pas de justifier des restrictions générales et absolues en ce domaine.
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Des limitations restent possibles en lien avec les exigences du poste. L'employeur peut, ainsi, demander à un hôte d'accueil touristique en costume d'époque de retirer un piercing en raison de son caractère anachronique (CA Paris 3-4-2008 n° 06/10076).
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... et sur les barbes
De la même façon, la barbe est devenue « un véritable phénomène de mode » alors qu'elle constituait jusqu'à récemment « un attribut des seniors ». Cette évolution conduit à une révision des codes professionnels. Cela a été ainsi fait, notamment, dans la police : interdite depuis 1974, la barbe est à nouveau autorisée depuis 2015.
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