- La BCE a décidé hier de relever ses trois taux directeurs, notamment le taux de la facilité de dépôt (augmenté de -0,50% à 0,00%).
- Ils ont également annoncé la création d'un outil supplémentaire dans le cadre de la crise nommé Transmission Protection Instrument (TPI)
- Cela conduira à une pression haussière sur les niveaux de l’ESTR, et donc sur les rendements des MMFs, qui prendront un court laps de temps pour intégrer pleinement cette augmentation. Après avoir annoncé le 9 juin qu'elle augmenterait ses taux en juillet de 25 points de base (bp), la BCE a décidé hier de relever son taux de facilité de dépôt de +50 bp. Il passera ainsi de -0,50% à 0,00% à partir du mercredi 27 juillet (1er jour de la nouvelle période de maintenance).
Par ailleurs, la BCE a également décidé de relever son principal taux de refinancement de 50 pb (de 0,00 % à 0,50 %) et son taux de facilité de prêt marginal de 50 pb (de 0,25 % à 0,75 %).
Ils ont également annoncé :
- La création d'un nouvel outil de crise : le Transmission Protection Instrument (TPI), dont les achats ne sont pas limités ex-ante (montants illimités) et dépendront de la gravité des risques. Les achats du TPI concerneraient les titres du secteur public sur le marché secondaire, d'une maturité résiduelle comprise entre un et dix ans. Des achats de titres dans le secteur privé pourraient être envisagés.
- Une poursuite de la normalisation des taux d'intérêt est jugée appropriée, la prochaine réunion du comité de politique monétaire se tiendra le 8 septembre. Les futures décisions seront prises réunion après réunion : nous n'avons plus d'indication sur l'ampleur ou sur le rythme des futures hausses de taux dans la « forward guidance » de la BCE.
Ces décisions ont été prises pour faire face à une inflation record, qui s’élève à plus de quatre fois l'objectif de 2 % de la BCE (8,6 % en juin sur une base annuelle).
Étant donné que la décision d'augmenter le taux de la facilité de dépôt de 50 points de base n'a pas été pleinement prise en compte par le marché dans les niveaux des swaps et des contrats à terme ESTR, ces indicateurs ont considérablement changé par rapport aux niveaux qui prévalaient avant la réunion. A titre d'illustration, le swap ESTR 1 an est passé de 88.0 bp mercredi soir à 104.6 bp hier en cours de séance à 14h30 CET pour clôturer à 96.6 bp.
Compte tenu de l'énorme excédent de liquidités actuel dans la zone euro (4 437 milliards d'euros au 20 juillet), l'ESTR devrait refléter la quasi-totalité des + 50 bp, soit passer de -58 bp à environ -8 bp, à partir de son fixing du 27 juillet.
Nos fonds monétaires (MMF) ont la capacité d'intégrer cette hausse de l'ESTR dans leur performance grâce aux instruments à taux variable qu’ils détiennent. Cependant, leur rendement net devrait être impacté négativement dans les prochains jours par les instruments à taux fixe détenus dans les portefeuilles qui souffriront de la hausse des swaps ESTR.
Le rendement net de chacun de nos fonds monétaires dans les semaines à venir dépendra de leur détentions en instruments à taux variable, mais aussi de :
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L’évolution de leurs encours (les souscriptions dilueraient notre stock d'instruments moins rémunérateurs et pèseraient positivement sur la performance, tandis que les rachats diminueraient notre poche de liquidité à haut rendement et pourraient peser négativement sur la performance) ;
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L'évolution des swaps (une nouvelle augmentation des swaps impacterait négativement notre stock d'instruments à taux fixe avec notre valorisation en mark-to-market, à l'inverse une correction des swaps à la baisse impacterait positivement notre valorisation des instruments à taux fixe) ;
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L'évolution des spreads de crédit (un écartement impacterait négativement les instruments détenus mais offrirait des opportunités d'achats à des rendements plus élevés…
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