Les investisseurs ont poursuivi leurs achats d’actions à bon compte la semaine dernière motivés par les rumeurs d’allègement de la politique zéro covid en Chine et par l’espoir d’un infléchissement de la politique monétaire américaine.
En Chine, les spéculations concernant l’allègement de la politique zéro-covid se sont développées sur la base de la déclaration de l’ancien chef épidémiologiste des Centres chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, Zeng Guang, qui a déclaré qu’une série de nouvelles mesures d’allégement seraient mises en place dans les cinq à six mois à venir. Cependant, ce week-end, la Commission nationale de la santé a démenti toute volonté de la Chine de modifier sa politique sanitaire. Comme souvent en Chine, il y a les déclarations et les faits, ainsi il est probable que devant les difficultés économiques, le pragmatisme chinois l’emporte même si officiellement la ligne politique reste inchangée.
L’autre événement de la semaine passée a été la réunion de la banque centrale américaine (FED) qui s’est conclue par un 4ème relèvement des taux fédéraux de 75 bps. Les taux directeurs de la FED se situent désormais dans un corridor entre 3.75% et 4% après, rappelons-nous, avoir été à 0% jusqu’en mars dernier.
Cette remontée des taux n’est toutefois pas terminée selon Jerome Powell, le président de la FED, qui a toutefois concédé que les hausses à venir seraient de moindre ampleur et décidées en fonction de l’impact des hausses passées sur l’économie. Cette concession aux investisseurs a toutefois été immédiatement compensée par une appréciation jugeant que le taux cible anticipé par les investisseurs restait inférieur à ses propres anticipations. Résultat, les actions américaines qui avaient dans un premier temps bien réagi à la temporisation de la FED, se sont retournées lorsqu’il a été question de remonter les taux à un niveau encore supérieur aux 5% anticipés jusque-là.
Avec un peu de recul, nous jugeons toutefois que la communication de la FED marque une réelle inflexion, avec une volonté de l’institution d’attendre l’impact du resserrement monétaire sur l’économie. Par exemple, à plus de 7% les taux hypothécaires américains, poussés à la hausse par le resserrement monétaire, pèsent désormais sur le marché immobilier mais sans pour le moment conduire à des ajustements significatifs. On estime en effet que le délai de transmission des effets de la politique monétaire sur l’économie est de 6 à 9 mois.
La semaine qui s’ouvre sera animée par l’actualité outre-Atlantique. Outre, la publication ce jeudi de l’inflation aux Etats-Unis pour octobre, attendu à 7.9% en rythme annuel et qui apportera une indication sur l’évolution de la politique monétaire, les élections de midterm ce mardi seront à suivre. Le parti Républicain qui a fortement progressé dans les sondages depuis l’été est donné gagnant à la Chambre des représentants et au coude à coude avec les démocrates pour la majorité au Sénat.
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