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« Atelier du monde » bien établi, la Chine perd un peu de son lustre en raison de la persistance des confinements liés à la pandémie et du fait de l’absence de tout train de mesures initié par les autorités pour stimuler l’économie.
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Le mouvement de liquidation des actions chinoises observé après la récente tenue du congrès du parti communiste à Pékin rappelle aux investisseurs qu’il ne faut pas négliger les « risques pays » sur les marchés émergents.
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Les problèmes structurels que constituent notamment le chômage des jeunes et l’endettement du secteur immobilier ne disparaîtront pas de sitôt.
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S’il convient que les investisseurs continuent à s’engager auprès des sociétés chinoises, il semble également judicieux qu’ils envisagent des alternatives sur les marchés émergents.
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Il est toutefois encore possible que la Chine fasse volte-face quant à sa politique du zéro-covid, ce qui constituerait une évolution bienvenue.
Le mouvement de liquidation dont les actions chinoises ont fait l’objet après le récent congrès du parti communiste à Pékin a brutalement rappelé à quel point les « risques pays » pouvaient être élevés pour les investisseurs opérant sur les marchés émergents. S’il est vrai que tout le monde savait d’avance que Xi Jinping se verrait accorder un troisième mandat présidentiel, la confirmation téméraire de la politique de la tolérance zéro poursuivie par la Chine à l’égard de la pandémie de Covid-19 a, elle, constitué une véritable surprise pour le marché et réduit à néant les espoirs d’un assouplissement des mesures de restriction. De même, les investisseurs qui misaient sur l’annonce de mesures de relance économique ont vu leurs espoirs douchés. À cela est venu s’ajouter la manière très publique dont l’ancien dirigeant chinois Hu Jintao s’est vu, en dépit de la résistance qu’il semblait y opposer, escorté vers la sortie du congrès. Cela a donné lieu à une spectaculaire démonstration de consolidation du pouvoir et, dans le même temps, soulevé un certain nombre de questions quant aux problèmes de gouvernance pouvant se poser au plus haut niveau.
Alors que les confinements stricts mis en place dans le pays pour lutter contre la pandémie continuent de peser sur l’économie, la situation se trouve aggravée par des problèmes structurels et persistants. Le taux de chômage à deux chiffres qui affecte les jeunes, le vieillissement rapide de la population et le très fort niveau d’endettement des sociétés immobilières chinoises constituent également des défis de grande ampleur. La démondialisation et les récents efforts déployés par les États-Unis pour restreindre l’approvisionnement de la Chine en semi-conducteurs revêtent, en outre, un caractère préoccupant.
Les marchés émergents abritent près des deux tiers de la population mondiale, il est donc impossible de les ignorer. Mais les investisseurs sont toutefois déjà nombreux à avoir commencé à porter leur regard sur des pays moins médiatisés et que la deuxième plus grande économie du monde éclipsait quelque peu jusqu’à présent (« ME hors Chine »). Actuellement, c’est le groupe anciennement connu sous le nom des « Cinq Fragiles » qui pourrait bien offrir la meilleure des opportunités. Pour plus de détails, veuillez consulter l’article de fond que nous consacrons à ce sujet dans la présente édition.
Nous continuerons à suivre de près les marchés émergents, Chine comprise. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, la presse bruisse de spéculations selon lesquelles la Chine pourrait envisager un assouplissement des politiques qu’elle met en œuvre en matière de confinements. En attendant, et de la même manière que pour tous les investissements, la décision finale concernant l’endroit où nous investissons et le moment auquel nous le faisons résulte toujours de la question de savoir si le potentiel de rendement estimé permettra de compenser le risque qui est pris.
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