Les choses peuvent décidément aller très vite en bourse, comme nous le confirment les dernières séances des marchés. Nous sentions que les marchés pouvaient se situer à un point d’inflexion (lettre mensuelle publiée mardi dernier), ce qui nous avaient conduit à nous repositionner à l’achat sur les actions.
Le déclencheur de l’accélération haussière des indices a été la baisse plus importante qu’anticipée de l’inflation en octobre aux Etats-Unis. À 7.7% l’inflation américaine est à son niveau le plus bas depuis janvier. Peut-être plus important encore, l’inflation « core », hors alimentation et énergie, a reculé à 6.3% après 2 mois de progression. Habitués à subir des mauvaises nouvelles, mois après mois, sur le front de l’inflation, les investisseurs ont savouré cette publication en espérant qu’elle conduise la Banque centrale américaine (FED) à infléchir sa politique monétaire. Les taux à 10 ans américains ont perdu 30 bps dans la foulée, tandis que les investisseurs revoyaient à la baisse leurs anticipations de taux final de la FED, en dessous de 5%. Cependant les évolutions les plus spectaculaires sont venues des actions avec l’indice Nasdaq qui a bondi de 7% jeudi suivi d’une nouvelle hausse de 2% vendredi.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les investisseurs ont appris en fin de semaine la volonté de la Chine d’alléger les mesures Zéro-covid qui pèsent sur l’activité économique. Jusque-là objet de rumeurs, la nouvelle annoncée par le Conseil d’Etat chinois, vendredi, porte sur 20 mesures qui devraient permettre de desserrer, en partie, l’étau sanitaire dans lequel vit le pays depuis maintenant 3 ans avec notamment une réduction des restrictions aux frontières.
Même si les mesures annoncées peuvent paraître légères (par exemple, la quarantaine exigée à l’entrée sur le territoire passe de 10 à 8 jours), la direction que souhaite prendre le gouvernement chinois est claire et vient confirmer les attentes d’assouplissements qui étaient attendues après la fin du 20ème Congrès du Parti communiste chinois qui a confirmé la mainmise de Xi Jinping sur le parti. Comme on peut le constater, encore une fois, tout est politique…surtout en Chine.
De politique, il en a aussi été question la semaine dernière aux Etats-Unis avec les élections de mi-mandat qui ont vu le parti démocrate résister, contre toute attente, au parti républicain. Le parti démocrate conserve sa majorité au Sénat tandis que le parti républicain gagne la majorité à la Chambre des représentants mais avec une marge plus faible qu’attendue. Ce nouvel équilibre qui ne permettra pas au Président américain Joe Biden de disposer d’une majorité législative mais lui permettra, tout de même, de continuer à nommer les hauts fonctionnaires, grâce à sa majorité au Sénat, est en mesure de satisfaire les investisseurs qui apprécient la stabilité législative.
Nous nous étions fixé un objectif pour le rallye de fin d’année aux alentours de 3850 sur l’Euro Stoxx 50. Ce niveau est d’ores et déjà atteint. Le prochain objectif pourrait se situer vers les 4000 points. Nous restons toutefois attentifs aux responsables de la FED qui ne manqueront pas de commenter les progressions récentes des marchés. Il n’est pas certain que les banquiers centraux approuvent ce brusque revirement des marchés à l’instar de celui de début juillet. La FED devrait ainsi réaffirmer sa volonté de monter encore les taux à l’avenir.
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