Retrouvez notre entretien avec Arnaud GOSSET-GRAINVILLE, Gérant fondateur de SAGIS.
1) Quel est votre parcours ?
Après 18 ans dans l’environnement des sociétés de bourse (NFMDA), j’ai quitté Oddo, en 2005, pour monter GOSSET GRAINVILLE FAMILY OFFICE, en me concentrant sur des grands clients. En 2013, j’ai demandé un agrément de SGP pour pouvoir structurer les avoirs de mes clients dans des OPC dédiés ou mutualisés. C’était la naissance de SAGIS, qui fête cette année ses 10 ans.
SAGIS est une SGP organisée sous la forme d’une plateforme multigestion déléguée, spécifiquement réservée à nos clients.
2) Votre structure aujourd’hui ?
Notre modèle atypique de plateforme multigestion déléguée, c’est la capacité de :
- Créer une gamme d’OPC dont la gestion est déléguée à des asset-managers sélectionnés,
- Labéliser les OPC au nom du partenaire (exemple, S TEMPO DNCA), ce qui permet de n’avoir aucune gestion maison, aucun conflit d’intérêt, mais ne proposer que des fonds maison.
- Négocier les coûts de gestion compte tenu de l’effet volume de la plateforme.
- Délivrer des reporting consolidés et transparisés, le client retrouve les titres qui composent ses OPC.
SAGIS, ce sont 14 personnes, 1Md€ en OPC et gestion privée, ½ en assurance-vie, ½ en comptes titres.
3) Quelles sont les conséquences à votre avis d’une réglementation de plus en plus forte ? Que pensez-vous de la disparition du 3eme usage du courtage ?
Le principe de la multigestion déléguée permet de travailler en totale architecture ouverte, dans un cadre « zéro rétrocession financière ». Si la menace d’une suppression des rétrocessions devait se préciser, SAGIS serait totalement épargnée.
La disparition du 3ème usage du courtage oblige les professionnels que nous sommes à demeurer continuellement proches de nos clients, pour les fidéliser.
4) Quels sont vos partenaires privilégiés ?
Nous consolidons les avoirs de nos clients répartis sur une quarantaine de dépositaires / assureurs. C’est bien la spécificité de notre activité Family Office, que nous sommes parvenus à industrialiser, automatiser.
Les gérants financiers délégataires de la plateforme sont DNCA, LAZARD, GEFIP, ODDO-BHF, SWISSLIFE-AM, M&G et FIDELITY.
5) Que pensez-vous de la concentration actuelle sur le marché de la gestion de patrimoine et de l’arrivée des fonds d’investissement ?
Je le vois d’un bon œil. Nos métiers sont devenus beaucoup plus complexes qu’il y a 20 ans. Ils nécessitent une organisation qui peut devenir lourde. A l’échelle de SAGIS, sur 14 personnes, nous ne sommes que 6 à rencontrer nos clients.
Il me semble, pour bien faire notre métier, que la taille critique augmente. Cela incite tant à des regroupements que des investissements. Les fonds ont leur part de responsabilité dans l’accompagnement de la maturation de notre métier.
6) Qu'en est-il de l’ISR ?
Fondamental. SAGIS a été plutôt précurseur dans ce domaine. Depuis 8 ans, les gestions déléguées de SAGIS doivent respecter une charte ISR qui leur est rappelée chaque année. Par ailleurs, une fois par an, nous mandatons ETHIFINANCE pour auditer nos gestions, vérifier que la charte est respectée. Les rapports ETHIFINANCE sont en ligne sur notre site.
Bien évidemment, toutes les gestions sont article 8.
7) Quels sont vos principaux projets/principales ambitions à un an et cinq ans ?
Depuis 10 ans, nous avons monté le 1er étage de la fusée SAGIS. Nous disposons d’un magnifique outil qui nous a permis d’automatiser la consolidation / transparisation de gestions déléguées en totale architecture ouverte.
Notre défi est de lancer le 2ème étage. Il pourra reposer sur une croissance tant organique qu’externe.
Certains acteurs, CGPI ou Family Office, peuvent être tentés de passer la main, et recherchent une structure d’accueil qui repose sur une véritable culture du service client. Nous devons être en mesure de répondre à ce défi.
A cet effet, nous sommes en discussion pour ouvrir notre capital à un fond, qui pourra nous accompagner dans cette croissance.
Pour accéder au site, cliquez ICI.