• La montée d’un cran supplémentaire des tensions géopolitiques ravive non seulement les craintes de nouvelles répercussions sur le prix de l’énergie, mais accentue également la volatilité sur les marchés obligataires.
• Bien que la croissance du PIB réel US au troisième trimestre 2023 ait été exceptionnelle, certains estiment que ces chiffres pourraient exagérer la vigueur de l’économie américaine.
• Nous continuons d’adopter une attitude plus prudente pour prendre acte d’une situation difficile au Moyen-Orient qui pourrait avoir des répercussions plus négatives sur les marchés en cas d’extension du conflit à l’Iran.
La montée d’un cran supplémentaire des tensions géopolitiques ravive non seulement les craintes de nouvelles répercussions sur le prix de l’énergie, mais accentue également la volatilité sur les marchés obligataires qui s’est hissée à un niveau élevé, comparable à celui observé lors de la crise financière de 2008.En effet, le rendement des emprunts du Trésor à 10 ans américains a récemment atteint un plus haut depuis 2007, dépassant brièvement le seuil de 5%. Notons aussi que la variabilité du prix des obligations à 30 ans aux Etats-Unis dépasse largement sur le mois passé celle des actions américaines. Cette hausse rapide peut susciter des inquiétudes quant à la stabilité financière, notamment pour les banques et autres acteurs du système financier. Comme en témoigne le dernier rapport sur la stabilité financière du FMI, la transmission des hausses de taux et de leur volatilité à l’économie réelle pourrait potentiellement prendre différentes formes, dont la fragilité de l’immobilier commercial, la réémergence du stress bancaire via les prêts non syndiqués octroyés dans le secteur privé et les tensions sur la liquidité des emprunts du Trésor.
Malgré ces risques, aucune crise financière majeure n’a encore éclaté. Le secteur bancaire semble mieux capitalisé et plus résilient qu’avant la crise de 2008. Les indicateurs synthétisant les conditions financières sont actuellement à un niveau certes plus élevé mais ne dépassant pas le seuil de la cote d’alerte, ceux-ci ayant été reflétés notamment par le dernier indicateur de conditions financières de la FED destiné à mesurer plus finement leur impact sur l’activité économique.
Bien que la croissance du PIB réel US au troisième trimestre 2023 ait été exceptionnelle, certains estiment que ces chiffres pourraient exagérer la vigueur de l’économie américaine. Il reste donc important de surveiller de près l’évolution des taux, des conditions financières dans les prochains mois et les prochaines décisions de la Fed concernant ses taux directeurs.
Quant à la BCE, son travail produit d’ores et déjà ses résultats avec un taux d’inflation dans la zone euro qui a diminué, atteignant 4,3% en septembre. Cette baisse est due non seulement à la chute des prix de l’énergie depuis 2022, mais aussi à la modération des prix des services. Les prix sous-jacents (hors énergie et alimentation) ont progressé de seulement 3,1% en rythme annualisé au troisième trimestre 2023. De plus, les perspectives de prix de vente des entreprises continuent de s’atténuer dans tous les secteurs.
Notons aussi, comme l’atteste la dernière enquête de la BCE sur les conditions de financement, que celles-ci se sont durcies, avec une hausse des taux longs qui rend le financement par les marchés plus coûteux. Les standards de prêts bancaires restent restrictifs et la demande nette de prêts a baissé plus qu’attendu au troisième trimestre.
Le climat des affaires en zone euro reste faible, avec le PMI composite tombé en zone de récession depuis cinq mois. Les enquêtes de climat des affaires ne laissent pas entrevoir d’amélioration à court terme. Il est ainsi difficile de soutenir que l’inflation est due à un excès de demande, d’autant plus que les ménages européens conservent un taux d’épargne élevé. La BCE devra prendre en compte ces éléments dans sa conduite de la politique monétaire.
C’est dans ce contexte, que la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés pour la première fois depuis juillet 2022. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a expliqué les raisons de cette décision, se montrant confiante quant à l’amélioration future de l’inflation. Cependant, elle a également averti qu’une nouvelle hausse des taux pourrait avoir lieu en cas de mauvaise surprise. Cette annonce a été bien accueillie par les investisseurs financiers, entraînant une légère baisse des taux souverains.
La hausse des taux gouvernementaux, associée au regain de risque géopolitique, a pesé sur les actifs risqués. Dans ce contexte, nous continuons d’adopter une attitude plus prudente pour prendre acte d’une situation difficile au Moyen-Orient qui pourrait avoir des répercussions plus négatives sur les marchés en cas d’extension du conflit à l’Iran. Nous conservons nos positions sur la duration, qui reste un actif protecteur.
Actions Européennes
La semaine précédente s’est clôturée à la baisse pour les marchés financiers. En cause, une flambée des taux souverains atteignant des niveaux historiquement haut, notamment le 10 ans US ayant dépassé 5% pour la première fois depuis 2007. Suite au dépassement de ce seuil symbolique, les taux ont fini par se stabiliser à un niveau légèrement inférieur, signe que les niveaux actuels sont particulièrement élevés.
La semaine aura quant à elle été marquée par la décision ce jeudi de la BCE d’acter une pause lors de son discours, ce qui signe, pour le moment, la fin du cycle de relèvement des taux le plus rapide de son histoire, avec dix hausses consécutives. Cette bonne nouvelle ne parvient pas à rattraper les nombreuses publications trimestrielles d’entreprises de cette semaine, globalement décevantes, portant le Stoxx Europe 600 en territoire négatif même si les disparités entre secteurs sont importantes.
Le secteur de l’automobile encaisse la plus forte baisse cette semaine tirée par l’annonce de résultats sous les attentes du constructeur allemand Mercedes qui abaisse par la même occasion ses perspectives pour fin 2023, tandis que les ressources de base sont portées par les bons résultats du sidérurgiste suédois SSAB et par l’optimisme lié à la Chine qui continue de porter le cours des métaux industriels.
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