L’inflation japonaise (CPI) ressort à +3,3 % en octobre contre 3 % en septembre. C’est légèrement moins que les 3,4 % attendus par le marché mais cela reste très ferme.
La normalisation de la politique monétaire de la Banque du japon n’est donc pas pour toute de suite.
Pour autant, ce niveau d’inflation reste suffisamment modéré pour ne pas pénaliser la demande des consommateurs et risquer de freiner la croissance.
Mais il y a encore plus intéressant pour l’actionnaire : avec l’inflation, les entreprises sont fortement incitées à rationaliser leur bilan. Pourquoi ?
Sous peine de rapide dévalorisation, les trésoreries pléthoriques de la plupart des entreprises japonaises doivent rapidement être employées.
Plusieurs façons de réemployer cette trésorerie : Capex et acquisitions d’entreprises avec pour effet une relance de l’activité économique, rachat d’actions et versement de dividendes tous deux mécaniquement favorables à l’actionnaire.
De plus, l’endettement se substituant au cash, les entreprises améliorent sensiblement le rendement de leurs capitaux et aujourd’hui le taux de dividende versé par les entreprises japonaises cotées (TOPIX) est supérieur à celui des entreprises américaines cotées (S&P 500).
Il n’y a pas que l’inflation qui améliore l’attractivité des entreprises japonaises. Un long processus est en marche depuis le retour au pouvoir d’Abe en 2012. Les réformes s’enchainent : Code de gouvernance d'entreprise (2015) et son renforcement en 2021, Code de bonne conduite des investisseurs institutionnels (Stewardship Code), réorientation des investissements du Fonds de Pension Public (GPIF), réforme fiscale « NISA » (Nippon Individual Saving Accounts) et son extension en 2024 etc. Désormais 97% des entreprises cotées fournissent des documents d'investissement en anglais (80% il y a 3 ans).
99% des entreprises ont au moins deux administrateurs indépendants, contre 22% en 2014. Enfin, les participations croisées ont drastiquement diminué (même chez Toyota !)
La bourse japonaise (Japan Exchange Group) œuvre également à améliorer l’attractivité des entreprises qu’elle référence en instituant de nouvelles conditions pour être éligible à la cotation. En début d’année, par exemple, le Tokyo Stock Exchange a émis des recommandations aux sociétés afin d’améliorer leur valorisation de marché (Price/Book). L’objectif est clairement d’inciter l’entreprise à revoir en profondeur l’utilisation utilisation de son capital et en améliorer le rendement.
L’attrait du marché des actions japonaises sort aujourd’hui renforcé :
- Le marché japonais des actions est sous-évalué et sous-représenté dans les portefeuilles des investisseurs domestiques et étrangers.
- Le yen est sous-évalué.
- L'inflation est un élément positif pour l'économie et le marché japonais.
- Un boom des investissements est en cours, stimulé par l'inflation, laquelle incite les trésoreriers et les ménages à employer leur trésorerie
- Les dividendes et les rachats d’actions augmentent année après année ; le rendement du dividende du Topix est actuellement bien supérieur à celui du S&P 500.
- Le yen et les actifs financiers japonais bénéficieront du rapatriement des investissements japonais de l’étranger.
- Les dix prochaines années seront un renversement des dernières décennies : nous passons de la déflation à l'inflation.
Par Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM
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résent sur 18 sites à travers le monde (Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Genève, Hong Kong, Londres, Luxembourg, Madrid, Milan, Montréal, New York, Osaka, Paris, Shanghai, Singapour, Taipei, Tokyo, Zurich), Pictet AM gérait CHF 219 milliards (USD 237 milliards, EUR 222 milliards, GBP 197 milliards) d’actifs au 31 décembre 2022 Le groupe Pictet est dirigé par huit associés, à la fois propriétaires et gérants. Les principes de succession au sein du collège des associés et de transmission du capital sont inchangés depuis sa fondation en 1805.
Le Groupe se consacre exclusivement à la gestion de fortune, à la gestion d’actifs, à la gestion alternative et à l’asset servicing. Il ne propose ni crédits commerciaux ni prestations de banque d’affaires.
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