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La dernière publication de l’indice d’inflation américain perturbe le narratif consensuel de la désinflation.
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Le réajustement correctif des attentes excessives du marché concernant les baisses des taux directeurs par les banques centrales ayant déjà eu lieu les semaines précédentes, les marchés de taux n’ont finalement quasiment pas évolué au cours de la semaine.
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Dans ce contexte, nous restons investis sur les actifs risqués, notamment les actions US et européennes, sous exposés au dollar, et conservons notre préférence pour le rendement offert sur les marchés de taux.
La dernière publication de l’indice d’inflation américain perturbe le narratif consensuel de la désinflation. Après la série de chiffres sur la résilience de l’économie américaine, c’est au tour de l’inflation de montrer des signes de résistance, avec une inflation cœur en janvier qui ressort à 0,4% au lieu de 0,3% attendu. Mais ce sont surtout les composantes « super cœur » (services ex immobilier) et immobilier qui surprennent fortement, à +0,7% et +0,6% respectivement, tandis que les composantes biens et énergie poursuivent leur décrue.
La dernière publication de l’indice d’inflation américain perturbe le narratif consensuel de la désinflation. Après la série de chiffres sur la résilience de l’économie américaine, c’est au tour de l’inflation de montrer des signes de résistance, avec une inflation cœur en janvier qui ressort à 0,4% au lieu de 0,3% attendu. Mais ce sont surtout les composantes « super cœur » (services ex immobilier) et immobilier qui surprennent fortement, à +0,7% et +0,6% respectivement, tandis que les composantes biens et énergie poursuivent leur décrue.
Une donnée ne fait pas la tendance, mais les doutes sur la normalisation de l’inflation resurgissent, et les anticipations de baisse des taux directeurs se décalent dans le temps. Nous pensons toujours que la désinflation va se poursuivre, du fait d’une normalisation du marché immobilier, d’une détente du marché de l’emploi et d’un moindre soutien budgétaire.
D’ailleurs en Europe, les derniers chiffres d’inflation continuent de surprendre à la baisse. Ainsi, l’inflation en janvier s’inscrit à 0,2% vs 0,6% attendu en Suisse, à 1,5% vs 2% en Tchéquie, et en repli à -0,6% vs -0,3% attendu au Royaume-Uni.
Le réajustement correctif des attentes excessives du marché concernant les baisses des taux directeurs par les banques centrales ayant déjà eu lieu les semaines précédentes, les marchés de taux n’ont finalement quasiment pas évolué au cours de la semaine.
Côté croissance, le Royaume-Uni et le Japon entrent officiellement en récession « technique » avec deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB. Néanmoins, l’inflexion à la hausse des PMI, l’amélioration des conditions d’octroi du crédit et la hausse en décalé des salaires réels devraient soutenir la croissance de la zone euro et du Royaume-Uni.
Outre-Atlantique, la croissance est toujours résiliente, même si l’on discerne quelques signes de faiblesse via les chiffres des ventes au détail ainsi que l’enquête NFIB sur les petites entreprises qui dégradent leurs perspectives de vente. Néanmoins, la consommation de services demeure robuste.
En l’absence d’une dégradation des risques géopolitiques, les marchés actions poursuivent leur progression.
Dans ce contexte, nous restons investis sur les actifs risqués, notamment les actions US et européennes, sous exposés au dollar, et conservons notre préférence pour le rendement offert sur les marchés de taux. Cette surexposition sur la duration nous paraît attractive et protectrice en phase de poursuite de la désinflation et d’instabilité géopolitique.
ACTIONS EUROPÉENNES
Les actions européennes terminent la semaine dans le vert alors que la saison de publication bat son plein et que près de la moitié des sociétés a publié ses résultats. Ces derniers sont assez disparates, on notera en moyenne de bons résultats dans les secteurs cycliques comme les matériaux et les financières, alors que la consommation discrétionnaire et l’immobilier ont plutôt été sous les attentes.
Plus spécifiquement cette semaine, du côté des bonnes nouvelles, le groupe de tourisme TUI fait état d’une forte demande et publie des bénéfices supérieurs aux attentes, tout en prévoyant de prochains trimestres solides malgré une conjoncture économique difficile. Dans les services technologiques, Capgemini publie une forte hausse des bénéfices grâce à une solide dynamique de la demande liée à l’intelligence artificielle et des besoins des clients d’intégrer ces solutions. Tout roule dans l’automobile : Stellantis et Renault publient de très bons résultats et une marge opérationnelle solide, tout en se montrant optimiste pour 2024, à l’instar du fabricant de pneus Michelin qui publie de bons résultats, mais qui se montre plus prudent sur ses prévisions et implique une génération de trésorerie en baisse, ce qui ne semble pas avoir dérangé les marchés qui ont salué les bons résultats. Même constat pour l’agence d’emploi Randstad qui publie de bons résultats tout en retournant du cash aux actionnaires.
A l’inverse, déception du côté du brasseur hollandais Heineken impacté par des volumes sous pression, qui n’ont pas été compensés par des hausses de prix. Le groupe affiche des prévisions prudentes pour l’année. Même constat pour l’ascensoriste ThyssenKrupp : le groupe allemand réduit encore ses prévisions de résultats sur fond de demande morose et de baisse des prix de vente.
Les vendeurs à découvert font encore parler d’eux : Temenos était le suivant sur la liste. En effet, Hindenburg a publié un rapport suite à différents entretiens avec des anciens employés du groupe, partenaires et clients, faisant état « d’irrégularités comptables et produits défaillants ».
La dynamique de retrait de cote continue d’être bonne en ce début d’année : Cegedim a annoncé jeudi l’acquisition de Visiodent, le leader des solutions de gestion pour les cabinets dentaires et les cliniques de santé en France, pesant 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sur la même tonalité, l’entreprise de musique Believe a été approchée par un consortium incluant le fondateur et PDG. Cette annonce a été favorablement reçue par le conseil d’administration. L’offre valorise le groupe à 1,2x les ventes 2024 estimées. Enfin, le groupe de mode Tod’s a reçu une offre de rachat de la famille Della Valle, qui est encore sujette à l’approbation des actionnaires, et valoriserait le groupe à 2,1x les ventes 2024 estimées.
ACTIONS AMÉRICAINES
La saison des publications touche bientôt à sa fin, celle-ci a été très favorable puisque près de 70% des entreprises du S&P500 ont dépassé les attentes de bénéfices.
La surprise de la semaine est la hausse historique de Shake Shack : la chaîne de fast-food dépasse les prévisions pour chaque métrique, et relève ses estimations pour l’année. Toast, qui fournit ses services à l’industrie de la restauration, a également dépassé toutes les attentes, grâce notamment à une croissance de ses nouvelles implantations et à des rationalisations de coûts. Cette tendance à la rationalisation des coûts est toujours d’actualité : Cisco prévoit de se séparer de 5% de son personnel et abaisse ses prévisions annuelles, avec pour cause une baisse de la demande de la part des clients liée à l’environnement économique. Constat partagé par Deere, qui effectue un profit warning pour l’année, lié à une faiblesse du pouvoir d’achat des agriculteurs, affectés par la forte baisse du prix du maïs notamment.
L’opérateur d’immobilier commercial CBRE bondit en bourse grâce à des résultats rassurants et meilleurs que prévus, porté par une croissance à l’international notamment, tandis que le secteur de l’immobilier commercial demeure globalement une source de préoccupation pour les investisseurs.
Au sein du secteur technologie, Akamai publie de bons résultats et prévisions, laissant entrevoir une croissance de 8% YoY du chiffre d’affaires en 2024.
L’activité de M&A est toujours forte : le leader en fabrication de portes Masonite a été racheté par Owens Corning avec une prime de près de +50%. Il y a également une nouvelle consolidation au sein du secteur de l’énergie : Diamondback Energy rachète le producteur Texan Endeavor Energy, afin de devenir le plus grand opérateur du Bassin Permien.
Nous avons appris qu’Elon Musk a acheté des actions Tesla durant le quatrième trimestre, remontant sa participation au-dessus des 20%. Cela le rapproche donc du seuil des 25% qu’il pose comme condition nécessaire pour développer des produits d’Inteligence Artificielle au sein du fabricant automobile.
La nouvelle économique de la semaine était l’inflation aux US ; le core CPI est paru au-dessus des attentes à 3,9%, à cause notamment d’une hausse des prix des loyers, ainsi que la forte hausse des coûts d’assurance sur l’année. La donnée a surpris les marchés qui ont corrigé, mais la tendance haussière sur le marché des actions a rapidement repris son cours.
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