Les marchés ouvrent en hausse et les taux montent tandis que les investisseurs restent attentifs aux discours des banquiers centraux…
Les marchés ouvrent en hausse et les taux baissent tandis que les investisseurs restent attentifs aux discours des banquiers centraux… Les marchés ouvrent en hausse et les taux montent tandis que les investisseurs restent attentifs aux discours des banquiers centraux…
Alors non ce n’est pas une erreur typographique mais bel et bien les phrases que l’on entend chaque jour et qui peuvent se combiner à l’infini tant il n’y a pas de direction précise et de corrélation vraiment logique entre les classes d’actifs, hormis, peut-être, dans les phases de stress important ou d’euphorie majeure, mais qui ne sont pas nombreuses depuis le rally de décembre 2023... Seule l’attention aux banques centrales reste constante, tant elles sont attendues par les marchés…
Et ces fameux banquiers centraux, ou plutôt leurs cadres, tout aussi perdus que les marchés, n’aident guère à donner une ligne directrice claire puisqu’aussi bien aux USA avec les FED régionales qu’en Europe avec les banques centrales nationales, on a, chaque semaine, autant d’avis différents que d’antennes locales… L’un dira que l’inflation est jugulée, l’autre qu’elle reste une préoccupation, l’un dira qu’il est utile de baisser les taux en juin, l’autre qu’on ne pourra se décider qu’au dernier moment, le tout parfois dans la même journée…
A l’époque, Monsieur Greenspan avait marqué les esprits par sa célèbre réplique : « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé ». Ce n’est maintenant plus une personne qui parle, mais douze, quinze, vingt, dont on connaît parfois à peine le nom mais qui, se réclamant de telle ou telle antenne locale de la banque centrale au détour d’une interview, ont la même légitimité pour faire bouger les marchés que le représentant officiel de l’institution… Même plus besoin d’employer un langage alambiqué donc, il suffit que deux personnes de la même institution assènent des discours opposés et l’objectif de l’époque de Monsieur Greenspan est encore beaucoup plus facilement atteint… Bien que l’on puisse se dire qu’il serait souhaitable que des institutions comme les banques centrales aient une certaine retenue et une certaine cohérence dans leur discours et qu’un peu plus de discrétion de la part des membres du Conseil pour ne parler que d’une seule voix serait sans doute plus sain… Mais malgré l’intérêt général, l’intérêt particulier et la gestion de carrière prime aussi souvent, même chez les employés des banques centrales alors si l’on peut se faire remarquer…
Bref, cette semaine encore, nous avons eu droit à des discours toujours aussi inutiles tant ils disent, quand on les agrège, des choses opposées ou évidentes. Ainsi Monsieur Holzmann nous disait par exemple que la BCE devra attendre juin pour décider si elle baissera ses taux… Dans la mesure où il s’agit précisément de la prochaine date de décision sur les taux, ne s’agit-il pas d’une évidence ? Et s’ils l’avaient décidé avant, n’auraient-ils pas justement baissé les taux en mars ?
Dans ce contexte, c’est toujours la volatilité qui prime sur les taux avec, tout de même, une hausse des taux longs, comme en témoigne le graphique suivant du taux français à 10 ans depuis le début d’année.
Nous en profiterons d’ailleurs pour relativiser un argument que nous entendons souvent sur l’urgence d’aller se positionner sur les obligations longues en prévision des futures baisses de taux. L’inversion de la courbe actuelle anticipe depuis déjà plusieurs mois ces baisses de taux et, si les marchés se sont ajustés progressivement en faisant grimper les taux longs, cette hausse n’est ni significative ni suffisante au regard du différentiel entre taux courts et taux longs.
Pour lire l'article dans son intégralité, cliquez ICI.
Par Matthieu Bailly, Président Directeur Général d'Octo AM
Pour accéder au site d'OCTO AM, cliquez ICI.