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Le retour du risque géopolitique s’est confirmé au Moyen-Orient à la suite des frappes directes de l’Iran sur Israël pendant le week-end.
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Entre ces deux évènements, les investisseurs se sont focalisés sur les fondamentaux économiques et les déclarations des membres de banques centrales.
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Dans ce contexte de risque géopolitique et de hausse de taux, tous les actifs risqués ont corrigé cette semaine.
Le retour du risque géopolitique s’est confirmé au Moyen-Orient à la suite des frappes directes de l’Iran sur Israël pendant le week-end. S’il semble que personne ne veuille d’escalade supplémentaire, le risque reste bien présent, comme en attestent des attaques de drones en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi.
Entre ces deux évènements, les investisseurs se sont focalisés sur les fondamentaux économiques et les déclarations des membres de banques centrales. Les ventes au détail américaines du mois de mars ont été largement supérieures aux attentes avec un rebond sur le mois de 0,7% (contre 0,4% attendu) et celles du mois de février ont été révisées à la hausse. La production industrielle du mois de mars est aussi restée solide progressant de 0,5% et revue à la hausse pour février. Ces données économiques positives ainsi que l’intervention de Jérôme Powell ont soutenu des taux souverains plus élevés. Il a reconnu que la Fed avait besoin de plus de données et de temps avant de baisser ses taux directeurs. Ainsi, moins de deux baisses de taux sont maintenant anticipées par le marché d’ici la fin de l’année. Cependant, les indicateurs avancés sont plus mitigés. Si le « Philadelphia Fed Outlook » est en forte hausse en avril, le « Leading Index » est lui en recul plus important que prévu.
Du côté de la BCE, Christine Lagarde a de nouveau affirmé que sa politique monétaire ne dépendait pas de la Fed. Francois Villeroy de Galhau a aussi confirmé que la baisse des taux se rapprochait. Ainsi, le marché anticipe maintenant une action de la BCE avant la Fed et 3 baisses de taux d’ici la fin de l’année.
En Chine, la publication du PIB pour le premier trimestre était supérieure aux attentes mais les chiffres du mois de mars montrent un tassement de la croissance laissant penser que le rythme de janvier et février n’est pas soutenable. Les ventes au détail ont déçu à +3,1% en glissement annuel en mars (+4,8% attendu) et l’investissement immobilier continue de se contracter.
Dans ce contexte de risque géopolitique et de hausse de taux, tous les actifs risqués ont corrigé cette semaine. Nous en profitons pour les re-pondérer progressivement dans la mesure où nous avons précédemment réduit tactiquement nos expositions. En effet, d’un point de vue technique, cette baisse des actions a permis un certain dégonflement des positionnements extrêmes. D’un point de vue fondamental, l’économie américaine reste à l’écart de la récession, ce qui est confirmé pour l’instant par les premières publications de résultats pour le premier trimestre 2024. Et en Europe, les résultats sont déjà attendus en forte baisse par rapport au premier trimestre 2023, rendant possibles des surprises positives. Sur les marchés de taux, nous conservons notre préférence pour le rendement et la duration.
ACTIONS EUROPÉENNES
Semaine compliquée pour les marchés européens qui affichent une forte correction après des mois de hausse. En effet la remontée des taux souverains en Europe, emportés entre autres par un effet de contagion des données économiques aux US faisant douter sur le timing de baisse des taux à venir, et un risque géopolitique au Moyen-Orient qui plane plus que jamais. Les déclarations relativement hawkish de certains membres de la BCE, à l’instar de Robert Holzmann et Joachim Nagel, viennent exacerber ce mouvement en appelant à la prudence sur les coupes de taux à venir. Une bonne nouvelle toutefois, le léger repli des craintes géopolitiques au cours de la semaine aura participé à une baisse des cours du baril autour de 87 dollars. L’or fait toujours figure de valeur refuge et profite naturellement de ce contexte d’incertitude, avec une hausse de l’ordre de 15% depuis le début de l’année, porté également par son achat massif par les banques centrales émergentes.
D’un point de vue sectoriel, seuls les secteurs des biens de consommation et de l’alimentation et boissons tireront leur épingle du jeu tandis que le reste sera dans le rouge. Plus particulièrement, on trouvera en bas du peloton l’énergie, qui subit la redescente des prix du baril, ainsi que la technologie plombée par la publication d’ASML.
En effet bien que ses résultats soient légèrement supérieurs aux attentes grâce à une meilleure rentabilité, le chiffre d’affaires et surtout la faiblesse du carnet de commandes d’ASML ont nettement déçu les investisseurs. Le chiffre d’affaires du premier trimestre de l’année ressort à 5,29 milliards d’euros au lieu de 5,457 attendus par le consensus, tandis que les prises de commandes s’établissent à 3,611 milliards d’euros contre 5,10 attendus.
Après l’avertissement lancé par Kering le mois dernier, et sur une note plus positive, LVMH montre une meilleure tenue que ce que les investisseurs pouvaient craindre. Le groupe publie un chiffre d’affaires du premier trimestre 2024 à 20,69 milliards d’euros contre 21,03 attendus. Un chiffre légèrement décevant mais surtout causé par la division vins et spiritueux tandis que les autres divisions signent des performances en croissance et en ligne avec les attentes.
Enfin, sur le segment plus retail, Adidas se voit salué par des résultats supérieurs aux attentes et un relèvement de ses perspectives de croissance. La marque montre une hausse de ses ventes sur le premier trimestre de +8% à taux de change constant, mais surtout une nette augmentation de sa marge brute en hausse de +6,40% YoY. La marque bénéficie toujours de ses stocks de Yeezy, avec une valeur de près de 500 millions d’euros, restant à écouler sur les prochains trimestres.
ACTIONS AMÉRICAINES
Première semaine de réelle correction sur les marchés, au lendemain de l’attaque Iranienne en Israël du samedi 13 avril. Les tensions géopolitiques entrainent un mouvement de vente : le Nasdaq 100 corrige de 5%, effaçant sa surperformance relative retrouvée la semaine dernière. Le S&P500 est en baisse de 3,3%, tandis que le Russell 1000 Value recule de 2,5% : le retour des craintes inflationnistes favorise la value, tandis que la tech a été pénalisée par la correction sur les semis, suite aux chiffres décevants de l’Européen ASML.
La plupart des grandes banques américaines ont publié leurs résultats durant la période : peu de surprise, les résultats sont assez positifs dans l’ensemble, portés notamment par une très bonne activité sur les segments Investment Banking : Goldman Sachs profite d’une reprise de la M&A, Citigroup de commissions élevées sur l’émission d’actions & obligations. En revanche, celles-ci s’attendent à une baisse du Net Interest Income sur l’année complète. Wells Fargo et US Bancorp notamment, rendent compte d’un coût de financement plus élevé que prévu en raison de la résilience des taux. Du côté des assureurs, le secteur corrige suite aux résultats de Travelers, dont les EPS déçoivent en raison des forts coûts engendrés par les vents & tempêtes aux US. Constat opposé pour Allstate : l’assureur encaisse moins de pertes que prévues liées aux catastrophes naturelles ; le titre grimpe en conséquence. L’opérateur de casino Las Vegas Sands corrige en raison d’une faiblesse sur la catégorie «mass market », ainsi qu’en raison des coûts engendrés par leurs opérations de rénovation à Macao. Au sein des médias, Netflix publie à nouveau de bons résultats sur le premier trimestre. En revanche, les investisseurs n’ont pas apprécié le fait que le géant du streaming arrête désormais de reporter la croissance de ses abonnées : le titre termine en baisse en pré-marché.
Du côté de la santé, UnitedHealth rebondit fortement de son point bas, suite à sa publication au-dessus des attentes pour le premier trimestre.
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