Avril nous a rappelé à quel point les portefeuilles étaient sensibles aux tensions géopolitiques. Les investisseurs savent désormais que la redoutable théorie du cygne noir pourrait bien surgir dans un contexte autre que le seul contexte macroéconomique.
Les conséquences potentielles de l’attaque lancée par l’Iran contre Israël sont inquiétantes et semblent ouvrir la perspective d’un conflit régional plus large dans lequel les États-Unis pourraient se trouver entraînés. En Ukraine la guerre se poursuit, les Russes semblent préparer une offensive pour la fin du printemps ou l’été1. Quant aux tensions entre la Chine et Taïwan, elles préoccupent de plus en plus. Aux États-Unis, la campagne présidentielle risque également de semer la discorde.
L’indice de la peur, le VIX2, a progressé cette année et illustre la sensibilité des marchés face aux tensions géopolitiques et à la fragmentation, à la hausse du pétrole et au retour des craintes inflationnistes. Cela s’est traduit par une vente massive d’actions mondiales.
Longtemps considéré comme la pierre angulaire des stratégies d’investissement diversifiées, le portefeuille traditionnel comprenant 60 % d’actions et 40 % d’obligations se trouve à la croisée des chemins. Les évolutions structurelles des marchés nécessitent sans doute de repenser la recherche d’une croissance à long terme tout en se protégeant de la volatilité à court terme. Comment se protéger au mieux des baisses que semble nous réserver l’avenir ? Les allocations obligataires traditionnelles doivent-elles être révisées ? Pourquoi les spreads entre les crédits Investment Grade et les obligations à haut rendement ne sont-ils pas plus marqués ? Peut-être reflètent-ils non seulement la bonne santé des entreprises, mais aussi les niveaux d’endettement élevés des pays du G7. Pour mieux atténuer les risques, les portefeuilles 60/40 pourraient réduire la part de la dette publique.
Dans un contexte de prix record touchant tout autant le cacao que les crypto-monnaies ou l’or, la recherche d’actifs alternatifs offrant une bonne protection relève de la gageure. Instrument de diversification, l’ajout de classes d’actifs alternatives liquides, comme les obligations catastrophes, peut aussi servir de tampon en cas de turbulences géopolitiques ou financières. Même les matières premières souvent hautement cycliques et volatiles peuvent protéger contre l’inflation et générer des bénéfices sans exposer à des risques démesurés. Depuis le début de l’année 2022, le maximum drawdown d'environ 30 % de l’indice Bloomberg des matières premières n’est, en effet, pas très éloigné de celui des bons du Trésor américain à 10 ans. Il est clair que la composition traditionnelle du portefeuille d’obligations et d’actions ne conviendra pas à nos enfants.
Dans ce numéro d’Investors’ Outlook, nous analysons l’élection présidentielle US à venir, nous examinons en détail les implications de l’escalade au Moyen-Orient pour les matières premières et nous présentons notre allocation d’actifs.
En bref :
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La montée des tensions au Moyen-Orient a constitué l’une des événements les plus alarmantes du mois d’avril, les investisseurs en surveillent étroitement les risques d’escalade et les effets potentiels sur les marchés.
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Les mesures prises par les banques centrales, le calendrier des réductions de taux d’intérêt et la prochaine élection présidentielle US restent également au cœur des préoccupations.
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Est-il temps de repenser le portefeuille traditionnel 60/40 ? Nous le pensons. Le portefeuille d’obligations et d’actions qui a bien servi les baby-boomers n’est probablement plus adapté aux besoins des jeunes générations.
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Le Comité d’investissement de Vontobel a réduit de neutres à sous-pondérés les obligations et a, en contrepartie, relevé de sous-pondérés à neutres les matières premières.
1. Source: Institute for the Study of War. https://understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-april-26-2024
2. L'indice de volatilité CBOE (VIX) reflète la volatilité implicite de l'indice S&P 500. Le VIX est calculé et publié en temps réel par le Chicago Board Options Exchange.
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