Malgré l’assouplissement probable, l’inflation américaine pourrait raviver la volatilité sur les marchés.
La semaine financière s’est soldée par une stabilisation des taux longs autour de 4,50 % sur le T-note et 2,50% sur son équivalent allemand. La volatilité devrait être ravivée par la publication de l’indice des prix aux États-Unis, déterminante pour le début du cycle de taux attendu. Raphael Bostic, pourtant prudent face à l’inflation, a semblé confirmer le biais accommodant de la Fed. Le MPC britannique note des progrès sur le front de l’inflation laissant envisager une baisse dès le mois de juin. Dans ce contexte, les actifs risqués ont rebondi de 3 % sur les principales places boursières européennes. Le S&P américain et les indices chinois regagnaient aussi 2 %. Le Bund oscillant autour de 2,50%, le crédit souverain subit de légères prises de profit, notamment la dette grecque. Les obligations d’entreprise sont mieux orientées avec d’une part le léger resserrement des swap spreads. Le high yield (-8 pb) emboite le pas des indices boursiers. Le yen reste volatile malgré les interventions de la BoJ de la semaine précédente. Janet Yellen avait d’ailleurs souligné la difficulté d’intervenir unilatéralement sur le marché des changes. La monnaie nippone s’est dépréciée au-delà de 155 yens contre le billet vert.
Les publications économiques étaient peu nombreuses aux Etats-Unis la semaine passée. L’enquête trimestrielle de la Fed révèle néanmoins une moindre propension à resserrer les conditions de crédit et un redressement concomitant de la demande de crédit, à l’exception du segment du crédit aux entreprises. La détente des conditions financières observée sur les marchés s’étend désormais au crédit bancaire. Cela devrait s’amplifier avec la réduction du resserrement quantitatif de la Fed au mois de juin. Cependant, le crédit à la consommation a ralenti en mars ce qui préfigure probablement un ralentissement des ventes au détail en avril. La confiance des ménages en berne selon l’enquête de l’université du Michigan (UofMich) traduit encore une certaine inquiétude face à l’inflation (3,5 % prévu à un an). C’est pourquoi l’IPC américain fera encore figure de juge de paix pour les marchés cette semaine. Les cotations de swaps d’inflation indiquent 3,35 % pour le glissement annuel d’avril, ce qui semble en ligne avec le consensus des économistes. En zone euro, les enquêtes continuent de s’améliorer en avril conformément à la sortie de récession observée dans les chiffres de PIB du 1er trimestre. Les commandes à l’industrie demeurent toutefois médiocres en Allemagne. En France, la hausse des salaires de 1,3 % entre janvier et mars préfigure une accalmie de l’inflation dans les services bienvenue pour la BCE. Une baisse des taux en juin ne fait plus aucun doute. Au Royaume-Uni, la diminution de l’inflation permettra probablement un allègement monétaire dans les prochains mois, malgré le raffermissement récent de l’activité. La balance des votes à 7-2 traduit bien le biais accommodant qui s’affirme progressivement au sein du MPC.
La volatilité du T-note reste significative. L’amplitude des variations atteint 8 pb en trois séances avant une clôture proche de 4,50 %. La composante d’inflation de l’enquête UofMich a engendré une nouvelle dégradation des cours. Cependant, les niveaux de valorisation actuel laissent un potentiel de baisse de quelque 15 pb si le scénario de 3 baisses en 2024 est conservé par la Fed en juin. Le Bund s’échange autour de 2,50 %. Le spread du T-note s’est plutôt resserré vers 200 pb depuis le FOMC avec les dernières enquêtes en zone euro. Les spreads souverains restent peu volatils mais s’écartent de 2 à 5 pb sur la semaine écoulée, avec une baisse des volumes sur certains marchés européens. L’OAT à 10 ans s’échange autour de 48 pb. Les obligations italiennes (134 pb) s’écartent légèrement (+2 pb). L’intérêt des épargnants particuliers pour la nouvelle BTP Valore s’est quelque peu réduit à 11,2 Mds € contre 18 Mds € en moyenne lors des trois dernières transactions. Il s’agit là d’un signal marginalement négatif pour la dette italienne.
Le marché du crédit est mieux orienté à l’instar des marchés d’actions portés par une saison des résultats favorable. Les spreads sur l’euro IG (77 pb contre swap) ressortent en baisse de 1 pb et le high yield surperforme de nouveau. Le positionnement sur les contrats s’est néanmoins réduit sur le S&P 500 et le pétrole selon les données du CFTC.
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