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Après plusieurs mois de hausse, le rythme de l’inflation aux États-Unis ralentit enfin, marquant la première baisse depuis le début d’année.
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Cette tendance à la baisse est encouragée par le ralentissement de la composante des services hors logement.
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Pour l’heure, nous conservons notre surpondération sur les actions, tant sur l’Europe que les Etats-Unis dans cette phase encore porteuse liée aux espoirs qu’un cycle de baisse de taux approche pour l’ensemble des pays avancés.
Après plusieurs mois de hausse, le rythme de l’inflation aux États-Unis ralentit enfin, marquant la première baisse depuis le début d’année. Les chiffres récents montrent une augmentation en glissement mensuel en dessous des attentes, tandis que l’inflation sousjacente, excluant l’énergie et l’alimentation, a également ralenti conformément aux prévisions. Cette tendance à la baisse est encouragée par le ralentissement de la composante des services hors logement.
Nous pensons que cette nouvelle inflexion baissière sur l’inflation devrait se poursuivre en conservant cette dynamique de tassement, notamment en raison des premiers signes d’essoufflement du marché du travail et du tassement des demandes de hausses de salaires. Cette situation devrait également limiter la capacité des entreprises à augmenter les prix pour les consommateurs. Les récentes données sur les ventes au détail en avril ont également montré une stagnation, ce qui indique vraisemblablement que la demande des ménages semble freinée quelque peu par l’inflation, la récente baisse de l’excès d’épargne et les conditions financières restrictives. La production industrielle en avril a stagné, tout comme le marché immobilier, ce qui confirme un ralentissement encore naissant – de l’économie américaine. Même si le président de la Fed de New York, John Williams, a déclaré que les données d’inflation récentes ne changeraient pas significativement l’orientation de la politique monétaire aux États-Unis, et que d’autres signaux étaient nécessaires, ces éléments pourraient conduire la Fed à baisser ses taux directeurs dès juillet, ce qui pourrait donner un nouveau souffle positif sur les emprunts d’états américains.
Pour l’heure, nous conservons notre surpondération sur les actions, tant sur l’Europe que les Etats-Unis dans cette phase encore porteuse liée aux espoirs qu’un cycle de baisse de taux approche pour l’ensemble des pays avancés. Nous resterons vigilants quant au pricing potentiel de hausse de taux qui restera le principal facteur de risque, mais nous jugeons la baisse de la volatilité des taux réels comme un signe encourageant pour la prise de risque. Sur les taux d’intérêt, notre surpondération s’exprime principalement sur les maturités intermédiaires des courbes de taux, ce qui témoigne de notre plus grande confiance dans la capacité des banques centrales à baisser leurs taux directeurs pour saluer les récents progrès sur le front de l’inflation.
ACTIONS EUROPÉENNES
Les marchés européens affichent une nette hausse cette semaine, jusqu’à atteindre des sommets historiques. La publication mercredi des CPI aux Etats-Unis en aura été le principal moteur. Après plusieurs surprises à la hausse, ces données en ligne avec les attentes sont perçues comme rassurantes quant à la dynamique de l’inflation. En conséquence, les taux souverains chutent jusque sur le vieux continent, et les marchés actions s’enflamment. Si les signaux d’un ralentissement de l’économie américaine sont nombreux, ce qui est plutôt bon signe, le rebond de l’activité en Europe se poursuit, avec une augmentation de 0,6% en glissement mensuel au mois de mars. Enfin la BCE ne laisse que peu de place au doute sur une première baisse des taux en juin.
D’un point de vue sectoriel, on constate que les secteurs les plus cycliques et/ou les plus exposés aux conditions de financement surperforment largement. On trouvera tout naturellement en tête l’immobilier, qui reprend des couleurs après avoir été lourdement sanctionné. S’en suivra les telecoms, les services aux collectivités et les banques qui profitent des niveaux toujours élevés des revenus nets d’intérêts. A l’inverse, le secteur de l’énergie se retrouve impacté par les pressions à la baisse sur le prix du baril en l’absence d’aggravation du contexte géopolitique. Les informations de la presse évoquant la volonté de certains pays de l’OPEP+ de renégocier leurs niveaux de production restent un point d’attention. Le ralentissement de la demande dans le luxe, en particulier en Chine, continue de pénaliser le secteur des biens de consommation, bien que certains acteurs moins bien positionnés tels que Burberry enregistrent la majorité des pertes. En effet, la maison britannique accuse un recul de ses ventes en Chine continentale de 21% ainsi qu’un bénéfice net en chute de 45% sur 1 an.
Dans l’ensemble la saison de publications de résultats demeure particulièrement favorable, avec plus du trois quart des entreprises européennes ayant publié pour le premier trimestre 2024. Il ressort que les surprises positives sur les BPA sont bien supérieures à la moyenne historique, 59% contre 54%.
Des publications positives à l’image de Veolia avec un EBITDA qui s’établit à 1,62 milliards d’euros au premier trimestre 2024, soit +5,7% en like for like, et une marge d’EBITDA ressort à 14% contre 13,6% attendus. Le management confirme des gains d’efficacité importants et des effets de synergie qui lui permettent de maintenir sa guidance pour 2024.
A l’inverse le géant allemand Siemens se voit sanctionné en bourse suite à une publication contrastée et de difficultés dans sa division Digital Industries. Le chiffre d’affaires au deuxième trimestre 23/24 ressort à 19,16 milliards d’euros contre 19,28 milliards attendus, l’EBIT ressort à 2 513 millions d’euros contre 2 677 millions d’euros attendus. La marge d’EBITDA est elle aussi en nette diminution à 14% contre 14,8% attendus. Par division, Digital Industries affiche une contraction d’autant plus marquée avec un chiffre d’affaires à -11% en like for like et un EBITDA à -41% (741 millions d’euros). En Chine le groupe éprouve de nombreuses difficultés, avec une demande en berne liée à des problèmes de surcapacité et de déstockage. Si la situation est mieux orientée en Europe, le rebond reste trop modéré à ce stade pour compenser cet effet.
ACTIONS AMÉRICAINES
Cette semaine aura rappelé les comportements spéculatifs de la part des investisseurs particuliers durant l’ère Covid : le retailer GameStop s’envole brièvement en début de semaine, suivi d’autres valeurs fortement shortées ou caractérisées de « meme stocks » telles que AMC, Sunpower…
Les valeurs technologiques et small caps ont ensuite repris le leadership du marché, grâce aux chiffres de l’inflation (CPI) parus en ligne avec les attentes, malgré un PPI bien au-dessus des prévisions la veille. Les indices boursiers atteignent un nouveau plus haut, le Nasdaq 100 est en hausse de 2%, devant le Russell 2000 à +1,5%.
En terme de publications de résultats, Walmart a publié des résultats très appréciés par le marché : leur marge croît davantage que les ventes, les inventaires sont en excellente forme, et leur partie e-commerce entrevoit de meilleures perspectives. Le distributeur note que les clients recherchent des produits plus accessibles financièrement, des clients à haut revenus reviennent chez le retailer pour leurs courses. Au sein de la santé, Kenvue a publié des résultats encourageants : la baisse des volumes, moins importante que prévue, est compensée par une forte hausse des prix, de +5%. Le cours de l’action de la plateforme médicale Doximity bondit en pré-marché en raison de son relèvement de ses prévisions en bénéfice pour l’année complète 2024. Au sein de l’énergie, Valaris publie des résultats audessus des attentes pour le premier trimestre, et partage une vision encourageante pour l’activité sur le reste de l’année, malgré le décalage de quelques trimestres des contrats avec l’opérateur brésilien Petrobras.
Concernant l’activité corporate, la start-up de fission nucléaire de Sam Altman OKLO a effectué sa cotation la semaine dernière sous le ticker $OKLO, à l’issue de la fusion réussie avec sa SPAC.
Les « 13F filings » sont parus cette semaine : nous découvrons à cette occasion que Warren Buffet a initié une position dans l’assureur Chubb, et que Google a quadruplé sa position dans Gitlab, notamment.
Vous y trouverez :
- MARCHÉS EMERGENTS
- DETTES D’ENTREPRISES (Crédit, Convertibles)
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