Retrouvez les perspectives des actions mondiales pour le T2 2024 : bilan des derniers mois, prévisions de croissance des bénéfices, impact de l'intelligence artificielle, et analyse des opportunités et risques des marchés américains et indiens.
Synthèse :
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Après la forte hausse de nombreux marchés actions ces derniers mois, nos gérants de portefeuille sont désormais un peu plus prudents quant aux perspectives. Bon nombre des meilleures valeurs sont aujourd'hui assez onéreuses et nous observons des signes de risque dans les attentes suscitées par l’IA. La diminution des perspectives de baisse des taux d'intérêt, qui ont largement contribué au rebond des marchés, donne également matière à réfléchir.
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Les fondamentaux des bénéfices des entreprises restent toutefois solides. La croissance des bénéfices s'est accélérée et généralisée aux États-Unis, la tendance semble également s'améliorer en Europe, alors qu’en Asie, les bénéfices sont élevés tant au Japon qu'en Inde. Dans l’ensemble, 2024 s'annonce comme une bien meilleure année en matière de croissance des bénéfices, après une période morose dans le sillage de la pandémie de COVID.
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Après les performances spectaculaires des meilleures (et des plus grandes) valeurs de croissance ces derniers mois, nos gérants de portefeuille sont nombreux à se tourner vers des valeurs moins onéreuses dans les secteurs industriels plus cycliques du marché. Toutefois, ils préfèrent encore largement investir dans des entreprises de bonne qualité aux performances plus prévisibles. En dehors des États-Unis, nous observons une amélioration progressive des fondamentaux en Europe, des cours élevés en Inde ainsi que des fondamentaux toujours dégradés en Chine, compensés seulement en partie par de faibles valorisations pour les investisseurs.
Bilan des derniers mois
2024 s'annonce toujours comme une année très correcte pour la croissance des bénéfices des entreprises à l’échelle mondiale. Les sociétés américaines dominent toujours en la matière, grâce à une économie domestique résiliente, à un solide pouvoir de fixation des prix et, bien sûr, aux rôles de leaders des entreprises du puissant secteur technologique. Nos prévisions ont même légèrement augmenté ces derniers mois et la généralisation tant attendue de la croissance des bénéfices à d’autres secteurs semble se confirmer.
Les perspectives de bénéfices sont selon nous favorables. Mais après la hausse spectaculaire de nombreux marchés lors des six derniers mois, nos gérants de portefeuille sont un peu moins enthousiastes quant aux perspectives, et désormais très peu d'entre eux tablent sur des performances de marché supérieures à la moyenne. Les valorisations élevées dans les secteurs les plus en vogue du marché (une fois de plus) et les inquiétudes persistantes concernant les perspectives macroéconomiques ont quelque peu refroidi notre enthousiasme. Cependant, seuls quelques-uns de nos gérants s'attendent à des performances très faibles. Nous avons identifié de nombreuses opportunités en matière de sélection des valeurs, avec un écart entre les valeurs bon marché et les actions onéreuses toujours historiquement élevé sur les marchés actions mondiaux. D'un point de vue quantitatif, les secteurs de la finance, de la santé et de l'énergie semblent faiblement valorisés par rapport aux tendances passées. Les valeurs technologiques sont bien entendu onéreuses.
Les nouvelles idées de nos gérants de portefeuille ont pris une tournure plus « contrariante » ces derniers temps, avec un retour en force des thèmes liés à la gestion value. Les meilleures entreprises peuvent encore constituer d'excellents investissements à long terme. Mais beaucoup d'entre elles semblent s’être rapprochées de leur potentiel de valorisation et les leaders des secteurs de la technologie et du luxe affichent des multiples très élevés.
De nombreux gérants de portefeuille sont prêts à renforcer leur exposition aux valeurs plus sensibles à la conjoncture, mais la qualité demeure un attribut très prisé. Les valeurs liées aux matières premières, vulnérables aux difficultés économiques persistantes de la Chine, et les valeurs onéreuses surfant sur la dynamique indienne sont les principaux segments à alléger.
Une année satisfaisante en matière croissance des bénéfices
Nos prévisions concernant les bénéfices des entreprises sont restées globalement très stables au cours des derniers trimestres, et nous continuons à penser que 2024 sera une bien meilleure année pour la croissance des bénéfices sur l'ensemble des marchés mondiaux, après deux années de stagnation (Graphique 1). Les entreprises américaines dominent toujours en la matière, avec des gains à deux chiffres attendus sur fond de croissance économique dynamique.
Les dépenses de consommation restent soutenues, même si les ménages font plus attention aux prix, les entreprises investissent massivement dans les centres de données et les dépenses publiques apportent un soutien supplémentaire.
Nous prévoyons un rebond généralisé des bénéfices en 2024
Graphique 1 : Bénéfices par secteur
Cette année, la croissance des bénéfices s'étend au-delà des grandes capitalisations technologiques qui ont généré l’essentiel de l’augmentation des bénéfices l'année dernière. Le pouvoir de fixation des prix des entreprises, qui reste globalement solide, peut sembler inquiétant pour ceux qui misent sur une hausse du marché obligataire.
Au Japon, les prévisions de bénéfices ont également été révisées à la hausse. En Europe, la moins bonne situation économique entraîne de légères révisions à la baisse des prévisions à court terme, mais certains signes témoignent d’une embellie des perspectives. L'économie de la zone euro semble se stabiliser, les prix des facteurs de production sont en baisse sensible et les cours de bourse résistent.
Les entreprises européennes se montrent également plus généreuses avec leurs actionnaires (qui sont souvent mal considérés depuis longtemps), via des dividendes et des rachats d'actions. Dans nos analyses, les secteurs bancaire et industriel, moins en vogue, semblent particulièrement bon marché.
La Chine reste un marché particulièrement atone sur le front des bénéfices, à la fois pour des raisons de court et long terme. Nos prévisions de bénéfices des entreprises restent sous pression alors que nous réévaluons les perspectives au cas par cas. Cette tendance est bien connue et intégrée dans les cours, mais l'incertitude entourant la politique du gouvernement à l'égard des entreprises reste un casse-tête pour les prévisionnistes.
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Auteur : Paul Quinsee, Directeur de la gestion actions internationales
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