La semaine dernière, les marchés boursiers ont fluctué, réagissant aux « minutes » de la FED et à des statistiques plus élevées que prévu, tout en attendant la publication des résultats de la star montante NVIDIA. En fin de compte, les préoccupations concernant le calendrier des premières baisses de taux ont dominé, entraînant une clôture mitigée des indices actions, tandis que les taux souverains ont été sous pression (particulièrement la partie courte, avec un taux deux ans américain qui flirte à nouveau avec les 5% !).
Le point d’orgue de la semaine précédente a été sans aucun doute la publication du « Messie de l'IA » : NVIDIA, véritable baromètre de l’appétit pour l'intelligence artificielle. Fidèle à sa réputation, et malgré des attentes toujours plus élevées chaque trimestre, l’étoile montante américaine (déjà bien installée !) a de nouveau surpris avec ses résultats : 14,9 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre, soit sept fois plus qu'il y a un an. Rien que ça … Pour donner une idée, c'est à peu près équivalent au bénéfice net annuel de notre fierté nationale, LVMH. La capitalisation du titre surpasse dorénavant l’ensemble du DAX allemand, symbolisant le déclin de compétitivité face aux géants de la Tech.
Malgré le soutien apporté par NVIDIA et l'atteinte de nouveaux sommets historiques sur les indices américains, les craintes inflationnistes ont resurgi. Elles ont été alimentées par des données économiques soulignant que la bataille contre l'inflation n'est pas encore complètement gagnée, ni aux États-Unis ni en Zone euro.
L'accélération inattendue des indices d'activité PMI US a surpris par sa nette progression.
En effet, l'indice composite est ressorti bien au-dessus des attentes, à 54,4 (contre 51,2 attendus). Cette performance contredit la tendance « encourageante » (selon la réserve Fédérale) observée dans les dernières statistiques économiques américaines (ISM, ventes au détail, croissance du PIB...), qui pointaient vers un ralentissement de l'activité et des pressions sur les prix. La prochaine étape (épreuve) cruciale sera la publication de l'indicateur PCE le 31 mai, qui sort en retardé et reste cher aux yeux de Dame FED.
Les banquiers centraux ont profité de l'occasion pour souligner, aussi bien dans le compte-rendu récent des « minutes » du FOMC que dans leurs discours, que le chemin vers d'éventuelles baisses des taux directeurs ne sera pas un long fleuve tranquille. La prudence demeure nécessaire, et les investisseurs l'ont bien intégré, anticipant un seul relâchement, au mieux au quatrième trimestre.
En Europe, la perspective des banques centrales devant maintenir une politique monétaire restrictive plus longtemps est également réapparue, suite au regain du risque inflationniste constaté outre-Manche. En effet, l'inflation au Royaume-Uni a dépassé assez nettement les attentes pour le mois d'avril (2,3 % en glissement annuel contre 2,1 % attendu). Encore majoritaire en début de semaine, le scénario d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre dès le mois de juin n’est ainsi plus intégré que par 8%des investisseurs.
En parallèle, le rythme d’évolution des salaires négociés (statistique très suivie par la BCE), témoigne d’une réaccélération inattendue au T1-2024, à +4,7% en glissement annuel, contre 4,5% précédemment. Ce mouvement est de nature à renforcer les craintes sur l’inflation des services et donc sur la prudence de la BCE dans les semaines à venir. Toutefois, ceci ne semble pas compromettre les attentes d'une première baisse de ses taux en juin. Pour la période à venir, les indicateurs restent bien orientés et l’activité faible bien que l’amélioration soit en vue. Justement, les indicateurs PMI du mois de mai pour la Zone euro sont restés globalement conformes aux attentes, confirmant le redressement progressif de l'activité (indice composite ressorti à 52,3 contre 51,7 en avril).
Pour accéder au site, cliquez ICI.