Dans des conditions de marché normales, les investisseurs obligataires peuvent choisir d’augmenter la duration de leurs portefeuilles en cas d’anticipation d’une contraction de l’économie. Malgré le dynamisme persistant de l’économie américaine, certaines failles commencent à apparaître; beaucoup moins de baisses de taux sont désormais attendues pour 2024, le chômage a commencé à grimper et les impayés de cartes de crédit et de prêts hypothécaires ont augmenté.
Les investisseurs qui perçoivent ces signaux pourraient être tentés d’investir dans la partie longue de la courbe de rendement, prévoyant une baisse des taux en raison des effets des cycles de relèvement précédents qui se répercutent sur les économies. Toutefois, les courbes de rendement étant toujours inversées, nous pensons que le scénario habituel d’allongement de la duration à ce stade du cycle n’est pas le même cette fois-ci. Les rendements des obligations à court terme restent actuellement plus élevés que ceux des obligations à plus longue échéance, ce qui signifie qu’il n’y a souvent pas de rendement supplémentaire à offrir pour prendre un risque de capital supplémentaire dans un crédit à plus longue échéance.
À la fin 2023, les courbes de rendement du Trésor américain, des Gilts et des Bunds étaient toutes fortement inversées, plus de 150 points de base séparant le front de la courbe du Trésor et le point à cinq ans. Cela signifiait que les investisseurs renonçaient à d’importantes opportunités de rendement en achetant des obligations à plus long terme. Par conséquent, nos portefeuilles étaient fermement axés sur la partie courte de la courbe de rendement et étaient gérés avec une duration nettement plus courte que notre position à plus long terme.
Aujourd’hui, les courbes de rendement se sont considérablement accentuées et, alors que les obligations à court terme sont restées ancrées, les obligations à plus long terme ont connu des hausses de rendement notables. L’inclinaison de cette année a entraîné des pertes dévastatrices pour les obligations souveraines, avec une érosion majeure du capital au cours des premiers mois de 2024. À la fin avril 2024, l’indice FT Gilt avait baissé de 4,59 %, l’indice FT Gilt >15 ans de 9,34 % et les bons du Trésor >20 ans de 10,71 %.
Par Chris Bowie, Partner, Portfolio Management.
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