Le scénario central : La Banque Centrale Européenne (BCE) a abaissé ses taux directeurs d’un quart de point comme attendu le 6 juin. Ce premier mouvement a sans doute été contraint par les annonces répétées de l’institution ces derniers mois plus que par les dernières publications économiques. À l’image de la Réserve fédérale américaine (Fed), son attitude est dorénavant « data dépendante ». Nous pensons néanmoins que la BCE devrait procéder à deux baisses supplémentaires (une par trimestre) d’ici la fin de l’année, accompagnant un retour graduel de l’inflation vers sa cible.
Côté États-Unis, les chiffres d’emploi ou d’activité envoient, à tour de rôle, des indications contradictoires à la Fed pour ajuster ses taux courts. Les prochains chiffres d’inflation devront aller dans le bon sens pour que celle-ci procède à une première baisse des taux en septembre, sans doute suivie d’une seconde en fin d’année. Cela reste notre scénario privilégié.
Les élections européennes ont confirmé une montée des partis d’extrême droite, toutefois un peu moindre qu’attendue. La surprise est française et vient de l’Élysée avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui ouvre une ère d’incertitude compte tenu du calendrier serré et des forces en présence.
Notre vue globale sur les taux longs reste inchangée : profiter des tensions pour se renforcer et, inversement, prendre quelques profits quand la baisse est très rapide à l’image du 10 ans américain sur la période écoulée. Plus spécifiquement en France, la période qui s’ouvre apportera probablement une volatilité asymétrique à l’écartement sur la dette française. Si les exemples de Liz Truss et Georgia Meloni seront sûrement dans la tête du prochain gouvernement, nous attendons plus de visibilité, pré et postélections, avant de se positionner sur l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) ainsi qu’une prime de risque significative.
Le marché du crédit continue d’avoir notre faveur en allocation obligataire, compte tenu de son couple rendement/risque que nous jugeons toujours favorable.
Sur les marchés actions, nous maintenons notre vue neutre avec des positions de convexité ou de protection pour tirer profit de la volatilité attendue autour du trajet des Banques Centrales. Compte tenu de sa décote et, devant l’assouplissement monétaire à venir, nous avons une préférence européenne en cas de repositionnement sur les marchés. Nous repoussons toutefois ce mouvement, pour l’instant, en attendant plus de visibilité sur les conséquences des élections européennes et surtout de la dissolution de l’Assemblée en France.
Par Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué, Directeur des gestions, OFI INVEST
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