-
Dans le sillage des publications d’inflation canadiennes et australiennes, les taux américains sont remontés cette semaine.
-
Nous demeurons prudents sur la dette souveraine française que nous sous-pondérons dans l’attente d’un meilleur point d’entrée.
-
Sur les actions, nous maintenons notre biais neutre dans l’attente de meilleurs points d’achat.
L’Australie et le Canada ont créé la surprise cette semaine avec des publications d’inflation plus fortes qu’attendues. Les anticipations du marché de taux se sont immédiatement ajustées : en Australie, une dernière hausse des taux est désormais envisagée et au Canada, le cycle de baisse des taux débuté le 4 juin devrait se faire plus prudemment. Au Canada, le rebond de l’inflation semble essentiellement le fait d’un rebond des loyers, tandis les autres composantes semblent confirmer une trajectoire de reflux de l’inflation.
Dans le sillage des publications canadiennes et australiennes, les taux américains sont remontés cette semaine, passant de 4,21 avant la publication des PMI vendredi dernier à 4,35 actuellement. Ce rebond s’explique pour deux tiers par la partie nominale, i.e. hors anticipations d’inflation, tandis que les taux réels ne progressent que de 1,96 à 2,01. Aux Etats-Unis, la dynamique de la désinflation semble se confirmer : le Core PCE US sur 1 et 12 mois sont très proches de la cible de la Fed et les salaires convergent vers le taux normatif des 3% à 3,5 %. Le renforcement du dollar contribue également à réduire l’inflation en renforçant le pouvoir d’achat des biens importés. D’après la 2ème révision des chiffres de croissance du premier trimestre, la consommation, principal moteur de la croissance américaine, s’est montrée moins résiliente qu’en première lecture. Les signes de faiblesses des consommateurs devraient se poursuivre au deuxième trimestre, l’environnement de taux élevés rendant de plus en plus compliqué le recours à l’emprunt pour payer leurs achats. Les déclarations de Daly et Goolsbee vont dans le sens d’une attention particulière au «mandat duel » pointant le risque de voir le taux de chômage progresser encore.
Dans un environnement où le ralentissement économique prend peu à peu la place de l’inflation dans les préoccupations des investisseurs, les taux retrouvent progressivement de l’attrait dans les portefeuilles diversifiés. C’est particulièrement vrai en Europe où l’expérience française du mois de juin a montré que le marché obligataire constitue un instrument de couverture à privilégier face au risque politique. La BCE devrait poursuivre son cycle de baisse des taux : Olli Rehn, gouverneur de banque centrale finlandaise, réputé plus conservateur que ses homologues, penche aussi pour les deux baisses de taux de la BCE. Dans ce contexte, nous renforçons nos expositions obligataires. Nous restons en revanche toujours à l’écart de la dette française qui nous parait toujours chère relativement aux pays européens selon notre modèle de score interne prenant en compte des critères financiers comme extra-financiers (ESG). En effet, l’état de ses finances publiques justifie une notation A contre AA actuellement. Un système politique stable et un coût de financement faible étaient jusqu’ici considérés comme des atouts par les agences. Les agences de notations sont également en attente d’une réduction du déficit de 20 milliards d’euros sur 2025 comme promis par l’actuel gouvernement. Même en cas d’une majorité relative centriste ou d’aucune majorité, aucun programme n’étant vraiment compatible avec cet objectif, le resserrement de spread OAT-Bund à 10 ans nous semble limité à un retour vers 60bp, sans oublier le risque d’élections rapprochées d’ici un an faute de majorité stable. A l’inverse, la mise en place d’un gouvernement RN ou NFP enclencherait un écartement plus net vers 100bp de spread. Une nette accalmie pourrait certes se produire par la suite mais probablement qu’après la négociation budgétaire avec l’UE à l’automne, propice à soutenir la volatilité alors que le RN prévoit de couper 2 milliards de contribution au budget européen dès l’été et que le NFP refuse de se plier aux règles budgétaires. Nous demeurons donc prudents sur la dette souveraine française que nous sous-pondérons dans l’attente d’un meilleur point d’entrée.
Sur les actions, nous maintenons notre biais neutre dans l’attente de meilleurs points d’achat : la période en amont de la saison de résultats est généralement source de volatilité, propice à des avertissements sur résultats de la part des entreprises tandis qu’elles doivent mettre sur pause leur programme de rachat d’actions.
Vous y trouverez :
- ACTIONS EUROPÉENNES
- ACTIONS AMÉRICAINES
- MARCHÉS EMERGENTS
- DETTES D’ENTREPRISES (Crédit)
Pour accéder au site, cliquez ICI.