Retrouvez les réponses de Julien Tisserand et Nicolas Leprince, Gérants Multi Asset & Overlay* chez Edmond de Rothschild Asset Management dans une interview sur l'allocation obligataire.
Quel est l’impact de la 1ère baisse des taux de la BCE sur les marchés obligataires ?
La 1ère baisse des taux en juin n’a pas eu d’impact immédiat sur les marchés car celle-ci était bien anticipée par les investisseurs. Néanmoins nous pensons qu’elle marque la nouvelle direction que devrait prendre la BCE dans les trimestres à venir.
En effet, l’inflation devrait reculer d’ici la fin d’année avec un passage sous le seuil psychologique des 2% durant l’été, avant un léger rebond à l’automne et une normalisation durable en dessous de 2% dès début 2025.
L’assouplissement de la politique monétaire va-t-il se poursuivre dans les mois à venir ?
Si la croissance est en léger redémarrage cette année, nous ne voyons pas pour autant de nouveaux facteurs laissant augurer d’une reprise de l’inflation. Au contraire, l’inflation des biens devrait continuer à marquer le pas ainsi que l’inflation alimentaire.
En ce qui concerne l’inflation énergétique (hors nouveau choc), celle-ci devrait continuer à se normaliser après le pic connu au moment du stress des prix du gaz de 2022. Enfin, l’inflation des services, qui reste la plus haute à l’heure actuelle en raison de salaires toujours robustes devrait également poursuivre sa lente décrue. La hausse récente des salaires en zone euro reflète davantage, plus encore que dans les autres pays développés, un rattrapage de l’inflation passée plutôt qu’une forte demande de main d’œuvre.
Ce phénomène de gains salariaux forts n’est donc pas amené à perdurer selon nous. Nous voyons au contraire, dans les données avancées, une baisse des nouvelles offres d’emploi et une hausse du chômage dans certains pays de la zone euro (Allemagne, Finlande).
C’est pourquoi nous sommes confiants dans la poursuite du mouvement de désinflation et dans le fait que de nouvelles baisses des taux de la part de la BCE seront justifiées d’ici la fin d’année, probablement une en septembre et une autre en décembre selon nos anticipations.
Quel positionnement adopter dans cet environnement ?
Dans cet environnement de croissance faible, de normalisation du marché du travail et de désinflation lente mais continue, nous restons bien investis sur les segments obligataires.
Nous conservons depuis mi-2023 une sensibilité aux taux d’intérêt forte avec l’atteinte du pic de remontée des taux de base des banques centrales développées et préférons un positionnement sur les maturités 5 à 10 ans.
En ce qui concerne les segments du crédit, nous privilégions le crédit d’entreprises européennes à haut rendement1 mais aussi le crédit de bonne notation (A/ BBB2) ainsi que les obligations émergentes en devises dures.
Références :
* L’identité du gestionnaire de fonds dans ce document peut changer pendant la durée de vie du produit.
1. Les titres haut rendement sont des titres spéculatifs pour lesquels le risque de défaillance de l’émetteur est plus important.
2. Selon l’agence S&P.
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