L’annonce de la dissolution par le Président de la République a provoqué une forte baisse du marché des actions et l’accroissement de la prime de risque de la France sur le marché obligataire. Mais tout semble finalement rentrer dans l’ordre. Panique injustifiée ?
L’incertitude politique est toujours perçue négativement en bourse. On a pu le voir ces dernières semaines à la Bourse de Paris. Heureusement, l’horizon semble enfin s’éclaircir. Passage en revue des opportunités offertes par le marché des actions.
Le pire n’est jamais certain
Bonne nouvelle ! La Bourse de Paris a rebondi lundi 1er juillet au lendemain du premier tour des élections législatives (+1,09% en clôture). Trois raisons à cela :
- Les résultats de dimanche dernier sont conformes aux sondages. Le RN est en tête mais, sauf surprise de dernière minute, il ne devrait pas être en mesure d’obtenir la majorité absolue en siège. Par conséquent, au-delà des turpitudes institutionnelles que cela peut engendrer, il est probable qu’il n’y aura pas de grands chamboulements au niveau de la politique économique.
- Même si le RN obtient la majorité absolue, il n’aura pas d’autre choix que de rentrer dans le rang. La situation financière de la France est mauvaise. Cela laisse peu de marge de manœuvre au prochain gouvernement. Il mettra peut-être en œuvre dans un premier temps des mesures symboliques de soutien au pouvoir d’achat –comme la baisse de la TVA sur l’énergie – mais il devra rapidement proposer un programme de baisse des dépenses pour faire diminuer le déficit. Le gouvernement actuel prévoit un déficit à 5,1% du PIB cette année – parmi les plus élevés de l’UE. Ce sera certainement un peu plus d’après un rapport du Sénat du 12 juin. Selon nos estimations, il faudra, au bas mot, trouver entre 10 et 15 milliards d’euros d’économie en deuxième partie d’année pour renouer avec une trajectoire de déficit crédible. Les mesures dispendieuses n’ont pas leur place dans un environnement budgétaire aussi dégradé.
- Il ne faut pas négliger les facteurs techniques pour expliquer le rebond du CAC 40 lundi. À la suite de la dissolution, des fonds spéculatifs, notamment américains, s’étaient positionnés à la vente sur l’indice parisien pour un montant d’environ 10 milliards d’euros. C’est énorme. On savait bien qu’ils liquideraient assez rapidement ces positions et achèteraient à bon compte des valeurs au rabais, dans le luxe ou l’automobile par exemple. On ne savait en revanche pas si cela allait survenir au lendemain du premier tour ou après le second tour. Nous avons désormais la réponse.
Les craintes soulevées concernant l’impact de la dissolution sur l’épargne des Français se sont avérées infondées. Des oiseaux de mauvais augure avaient brandi le spectre d’une crise financière ou encore une instabilité des banques. Faux et archi-faux ! Le pire n’est jamais certain. On peut toutefois retenir un enseignement de cet épisode : le risque politique est souvent le bon moment pour acheter des valeurs décotées. C’est le cas de Stellantis. Le titre du constructeur automobile a chuté de plus de 7% en un mois – en grande partie à cause de l’incertitude liée à la dissolution. Pourtant, ses fondamentaux sont très bons à long terme. Nous ne serions pas surpris si l’action regagne du terrain dans les mois à venir. Même chose pour Hermès qui est un peu dans le rouge ces dernières semaines alors que les résultats sont au rendez-vous et que le chiffre d’affaires de l’entreprise est très peu exposé au marché français. Très souvent, pendant les épisodes d’incertitude politique, on assiste à des mini-paniques en bourse. Pensez à toujours garder la tête froide !
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Source : Terre d’Epargne, de Pictet Asset Management
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