C’est complètement passé sous silence. C’est pourtant fondamental. Les prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité, essence) baissent partout. Le Brent est en chute de 5% depuis le début de l’année, par exemple...
Pour la première fois depuis 2011, les gestionnaires d’actifs – qui ont habituellement une attitude plutôt conservatrice – sont majoritairement positionnés à la vente. La situation est similaire sur le gaz. Le montant des positions vendeuses détenues par les fonds spéculatifs est à un niveau record. Certes, la baisse des cours s’explique souvent par une demande plus faible que prévu, en particulier en provenance de la Chine. Mais il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. La chute des prix de l’énergie constitue une lame de fond qui va soutenir l’activité économique au quatrième trimestre, et surtout l’an prochain.
Pour ne rien gâcher, il y a également du mieux du côté des matières premières agricoles. Les prix du café continuent de flamber. Mais nous pourrions avoir prochainement une diminution des prix du riz. Le 13 septembre dernier, l’Inde a annoncé lever certaines des restrictions aux exportations sur le riz qu’elle avait mis en place il y a un an de cela. Dans la foulée, cela avait provoqué une flambée des cours de 25% pour le riz basmati.
Nous avons une dernière bonne nouvelle à partager avec vous : les introductions en bourse (IPO) redémarrent. Pas à Paris, pour le moment. Mais dans les pays émergents. La semaine dernière, l’Inde a connu sa plus grosse IPO de l’année. Bajaj Housing Finance – institution financière spécialisée dans le crédit immobilier pour les particuliers et les entreprises – a vu le cours de son action augmenter de…130% le premier jour de cotation le 16 septembre ! L’entreprise ambitionnait de lever modestement 781 millions de dollars. Finalement, la demande a atteint…40 milliards de dollars ! Incroyable. Le marché boursier indien est incontournable.
Perspectives
La rentrée des banques centrales continue. Notre attention se porte sur la réunion de la Banque Nationale Suisse (BNS) ce jeudi. Des rumeurs de marché évoquent la possibilité d’une baisse des taux de 50 points de base. Cela nous paraît peu probable. Nous tablons sur une baisse de 25 points de base – la troisième depuis l’amorce du cycle d’assouplissement monétaire – assortie d’un risque de plus en plus élevé d’intervention directe de la banque centrale sur le marché des changes pour freiner la hausse du franc suisse. C’est un risque majeur, et négligé par le marché pour le moment.
Le saviez-vous?
L’Union Européenne est la SEULE région du monde où la production de viande diminue. Et, on vous le donne en mille, quel est le pays où elle a le plus chuté ? C’est la France avec une diminution d’un tiers en 25 ans ! En cause : la faible rentabilité de certaines exploitations et des normes environnementales de plus en plus contraignantes.
Par Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM
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