L’environnement de marché est aujourd’hui plus que jamais propice aux fonds flexibles « 2.0 ». D’une part, le pivot progressif des banques centrales pourraient rendre certaines stratégies obligataires moins attractives, notamment les fonds monétaires. D’autre part, le retour de la corrélation positive entre les taux et les actions met fin aux structures traditionnelles d’allocation 60/40, et laisse place aux fonds flexibles qui se montrent agiles et dynamiques.
De plus, dans un contexte de marché où les valorisations sont élevées, les opportunités se font de plus en plus rares. Or, la très forte dislocation de marché constitue un vivier sans précédent pour les stratégies flexibles, capables de saisir les opportunités tant sur les marchés crédit qu’actions. Enfin, le retour potentiel de la volatilité créer également un levier de performance supplémentaire pour les gérants flexibles, capables d’implémenter des stratégies de dérivés efficaces.
En somme, nous assistons aujourd’hui à un retour en force des stratégies flexibles, qui s’avèrent essentielles pour naviguer dans ce nouveau paradigme.
In conversation with : Thomas Friedberger, Directeur général adjoint et co-directeur des investissements (CIO) et Nina Majstorovic, Spécialiste Produits, Capital Markets Strategies, Tikehau Capital
Quel a été l’impact du récent resserrement monétaire sur les allocations ?
2008 – 2022 : LES ACTIONS AU CŒUR DES ALLOCATIONS
Il n’y a pas si longtemps, les marchés boursiers semblaient insensibles aux mauvaises nouvelles. Ils étaient immunisés par les politiques monétaires accommodantes des principales banques centrales, dont l’un des résultats était de diminuer, voire d’enfoncer en territoire négatif les taux d’intérêt. Face à des rendements obligataires peu attractifs, les investisseurs ont été contraints de se tourner vers d’autres alternatives, plus particulièrement les actions. Accompagner cette tendance suffisait pour générer de la performance financière, les fonds actions se retrouvant ainsi en tête de la dynamique de collecte1.
2022 – 2024 : LES MARCHÉS OBLIGATAIRES RETROUVENT LEUR ATTRAIT
En 2022, faisant face à une inflation en constante augmentation, les banquiers centraux n’ont eu d’autres solutions que de relever brutalement les taux directeurs, mettant ainsi fin à une décennie de taux bas. Un chapitre inédit s’est ainsi ouvert sur les marchés financiers, marquant le retour en grâce du marché obligataire. Cette tendance est venue remettre en cause la prédominance des actions dans les allocations d’actifs, au profit de produits de rendement, notamment les fonds monétaires2.
2024 ET AU-DELÀ : LE RÔLE CROISSANT DES STRATÉGIES FLEXIBLES
Le pivot progressif des banques centrales devrait entraîner une baisse des rendements des produits monétaires et de certaines stratégies obligataires, les rendant ainsi moins attractifs.
De plus, face aux incertitudes chroniques, tant économiques que politiques, la volatilité semble effectuer son grand retour. Or, les stratégies flexibles ont tendance à faire preuve de résilience dans des régimes de haute volatilité. En effet, le graphique ci-dessous montre que sur les 10 dernières années, les fonds flexibles (catégorie Morningstar EU Flexible Allocation – Global) ont affiché le meilleur rendement ajusté du risque, se plaçant devant les fonds actions (catégorie Morningstar « Global Large-Cap Blend Equity ») et les fonds crédit High Yield (« EUR High Yield Bond »)3.
1. Source : Morningstar, données au 30/08/2024.
2. Source : Morningstar, données au 30/08/2024.
3. Source : Morningstar, données au 29/12/2023. Le premier décile en termes de performance a été pris en compte. La performance ajustée du risque est le ratio du performance moyenne divisé par le max drawdown moyen pour chaque catégorie.
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Auteurs :
Thomas Friedberger, Directeur général adjoint et co-directeur des investissements (CIO) de Tikehau Capital
Nina Majstorovic, Spécialiste Produits, Capital Markets Strategies, Tikehau Capital