Le 5 novembre dernier, Donald Trump a été élu 47e président des États-Unis d’Amérique. Alors que le monde s’attendait à un scrutin serré, la victoire a été nette et totale, le Parti républicain emportant également la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat. La position de Donald Trump en matière d’énergie, de commerce international et de géopolitique inquiète les investisseurs et entraîne de profondes réallocations d’actifs.
Le dollar et les taux repartent à la hausse et les actions touchent de nouveaux plus hauts historiques outre-Atlantique. L’Europe elle est à la traîne, pénalisée par une situation politique compliquée en France et en Allemagne, et les craintes de voir le nouveau gouvernement américain mettre des barrières douanières sur les produits en provenance du Vieux Continent.
De leur côté les métaux, tant précieux qu’industriels, ont subi une correction importante, de l’ordre de 10%. Ce mouvement est-il durable et l’élection de Donald Trump remet-elle en cause les tendances structurelles qui soutiennent les métaux ?
Or : un creux passager plus qu’un changement de cap
La première conséquence de l’élection de Donald Trump a été la remontée des taux d’intérêt aux États-Unis. Les risques inflationnistes que la politique protectionniste fait peser sur l’économie américaine laissent craindre que la Réserve fédérale américaine (Fed) revoie ses objectifs de baisse des taux d’intérêt. La politique migratoire du nouveau président, ainsi que sa politique économique et fiscale, pourraient également tirer les prix à la hausse.
Tout ceci a entraîné une réappréciation du dollar. La monnaie américaine étant la devise d’échange des matières premières au niveau mondial, la hausse du billet vert a renchéri pour de nombreux pays le coût de ces produits et poussé les cours à la baisse.
Si, à court terme, cette pression pourrait se prolonger, la question de l’endettement de l’État américain devrait rapidement se reposer. À l’heure où les intérêts de la dette américaine ont dépassé les 1100 milliards de dollars sur un an, soit plus de 4% du PIB américain en 2023, et où un tiers de la dette américaine devra être renouvelée dans les 3 prochaines années, les intérêts de la dette américaine pourraient rapidement dépasser les 5% du PIB. La croissance est attendue cette année entre 2,5% et 3,0%, et autour de 2,0% en 2025, avec une inflation entre 2,5% et 3,0%, ce qui constitue une trajectoire insoutenable. Le remboursement de la dette imposera donc des taux d’intérêt réels plus faibles. C’est d’ailleurs ce que disent les Banques Centrales. Dans le Central Bank Gold Survey publié en juin dernier par le World Gold Council, c’était en effet l’une des principales raisons évoquées par les grands argentiers pour justifier leur intention de poursuivre leurs achats d’or. L’autre raison est l’absence de risque de contrepartie sur le métal jaune, ce qui en dit long sur leur perception des autres actifs inscrits à leur bilan, principalement les obligations des principales économies mondiales.
Portées par cette analyse, les Banques Centrales ont acquis des montants record d’or en 2022 et 2023, représentant environ un quart du marché mondial. Ces achats se sont poursuivis sur la première partie de 2024. Depuis, la dynamique a un peu ralenti, mais de nouvelles Banques Centrales se sont jointes à la frénésie, notamment en Europe. Les Banques Centrales de Hongrie, de Pologne et de République tchèque ont ainsi acquis de l’or au troisième trimestre 2024.
L’or, actif sans rendement, a historiquement toujours profité de la faiblesse du rendement des autres classes d’actifs, notamment les taux d’intérêt. En 2022, les équipes de PIMCO expliquaient considérer l’or comme un actif à duration1 longue, de l’ordre de 22. Cela signifie qu’une baisse de 1% des taux d’intérêt réels se traduit historiquement en moyenne par une appréciation de 22% des cours de l’or. Si elle suit cette règle, la trajectoire du métal jaune devrait donc, tôt ou tard, reprendre le chemin de la hausse. Les festivités de fin d’année, puis le Nouvel An chinois, pourraient être un élément déclencheur d’une nouvelle vague de hausse.
Un autre pays pourrait également activement participer à ce mouvement : l’Inde. Le pays, longtemps premier acheteur de métal jaune, a perdu ce statut en 2012 au profit de la Chine. L’or n’étant pas productif, le gouvernement a tout fait pour limiter ses importations, notamment par le biais de taxes à l’importation à partir de cette période. Mais, cet été, le gouvernement a fait volte-face et abaissé drastiquement ces taxes. L’effet a été immédiat et les achats d’or et d’argent ont battu des records en septembre. La saison de festivals et des mariages battant son plein dans le pays, et les moissons ayant été bonnes, le mouvement pourrait se poursuivre. Pour rappel, les deux tiers de l’or du pays sont achetés par les agriculteurs, selon les estimations.
Dernier élément, et non des moindres, la réaction du gouvernement américain à l’attaque de la Russie en Ukraine a altéré la confiance dans le dollar. Les pays dont les relations avec les États-Unis sont compliquées, comme la Chine, craignent que le dollar devienne une arme de négociation pour les Américains en cas de désaccord. C’est la raison pour laquelle, par exemple, les Chinois ont préféré l’or au dollar comme valeur refuge lorsque le marché immobilier et les marchés actions ont plongé. La Banque Centrale du pays, elle-même, a cédé un montant record d’actifs en dollars dans la première partie de l’année 2024.
Le rebond du dollar à court terme ne doit donc pas être l’arbre qui cache la forêt : les problèmes d’endettement et la défiance naissante vis-à-vis du dollar sont des problèmes structurels et durables qui exercent une influence sur le destin de l’or.
Énergies fossiles : un impact surévalué
Avec son mantra « Drill, baby, Drill ! » (fore, bébé, fore), Donald Trump est un fervent défenseur des énergies fossiles. Cette attitude fait craindre non seulement un fort recul du soutien aux technologies bas carbone, mais possiblement un coup d’arrêt total et un retour en arrière. Or, l’accélération de la transition énergétique et des technologies bas carbone est l’un des facteurs essentiels de soutien de la demande et de l’accélération de la consommation de métaux, ce qui fait craindre un recul de la demande. De même, la politique protectionniste de Donald Trump pourrait menacer la dynamique du commerce mondial.
Il est indéniable que le nouveau président américain sera un soutien majeur des producteurs d’énergies fossiles. La question est de savoir pourquoi et quelles conséquences ce soutien aura sur la production d’énergies fossiles américaine.
L’objectif de Donald Trump est clair. Le renouveau généré par le développement de la production de pétrole et de gaz de schiste a conféré aux États-Unis et aux entreprises américaines un avantage concurrentiel énorme par rapport aux autres grandes nations. Les entreprises paient leur électricité moins cher qu’en Europe et au Japon, et le gaz est extrêmement bon marché. Donald Trump veut conserver cet avantage stratégique pour son économie.
Pour consulter l'intégralité de l'article, cliquez ICI.
Par Benjamin Louvet, Directeur des gestions matières premières, Ofi Invest AM
Information importante
Cette communication publicitaire est établie par Ofi Invest Asset Management, société de gestion de portefeuille (APE 6630Z) de droit français agréée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sous l'agrément n° GP92012 – n° TVA intracommunautaire FR51384940342, Société Anonyme à Conseil d’Administration au capital de 71 957 490 euros, dont le siège social est situé au 22, rue Vernier 75017 Paris, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 384 940 342. Cette communication publicitaire ne donne aucune assurance de l'adéquation des produits ou services présentés à la situation ou aux objectifs de l'investisseur et ne constitue pas une recommandation, un conseil ou une offre d'acheter les produits financiers mentionnés. Ofi Invest Asset Management décline toute responsabilité quant à d'éventuels dommages ou pertes résultant de l'utilisation en tout ou partie des éléments y figurant. Cette communication publicitaire contient des éléments d'information et des données chiffrées qu'Ofi Invest Asset Management considère comme fondés ou exacts au jour de leur établissement. Pour ceux de ces éléments qui proviennent de sources d'information publiques, leur exactitude ne saurait être garantie. Les analyses présentées reposent sur des hypothèses et des anticipations d’Ofi Invest Asset Management, faites au moment de la rédaction du document qui peuvent être totalement ou partiellement non réalisées sur les marchés. Elles ne constituent pas un engagement de rentabilité et sont susceptibles d’être modifiées. La valeur d'un investissement sur les marchés peut fluctuer à la hausse comme à la baisse, et peut varier en raison des variations des taux de change. En fonction de la situation économique et des risques de marché, aucune garantie n’est donnée sur le fait que les produits ou services présentés puissent atteindre leurs objectifs d’investissement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. FA24/0340/21112025.
Pour accéder au site, cliquez ICI.