Candriam présentait hier ses perspectives pour l’année à venir et Anton Brender, chef économiste, s’est arrêté plus longuement sur le cas Trump.
La croissance américaine connait sa 8ème année d’expansion et la question d’un arrêt brutal peut inquiéter certains, mais ce n’est pas le cas des experts de la maison qui estiment ce risque comme faible.
En effet il n’y a à ce jour aucun « excès » dans cette reprise : pas d’excès d’endettement des ménages, pas de surinvestissement dans l’immobilier résidentiel, et une progression modérée des salaires. Peu de raisons donc pour la FED de « précipiter la normalisation de sa politique monétaire ».
L’élection de Trump change-t-elle les choses ? En effet, avant l’élection surprise, la croissance américaine anticipée était de l’ordre de 1,6% avec toujours dans l’esprit qu’elle ne dépasserait pas 2% sur un horizon 2 ans.
Mais la baisse des impôts d’environ 4,4 trillions de dollars sur 10 ans, sans une hausse de déficit, prévue dans le programme de Trump, remet très nettement en cause ce scénario.
Si ce programme n’est pas sans rappeler celui des années Reagan, les indicateurs économiques de départ ne sont pas les mêmes[1]… Ainsi aujourd’hui le taux de croissance potentiel est beaucoup plus bas que dans les années 80, et bien inférieur à celui nécessaire pour maintenir l’équilibre du programme budgétaire de Trump.
La conséquence ? En 2018 « la croissance pourrait dépasser 3% et le déficit presque doubler ».
Dans ce contexte, que fait la FED ? Elle attend dans un premier temps de savoir si les mesures annoncées seront appliquées, et dans l’affirmative elle serait amenée à « resserrer un peu plus vite sa politique monétaire et monter ses taux deux ou trois fois en 2017 ».
EV/EF
Voir aussi
[1] C’est le cas du taux de chômage qui était plus élevé sous Reagan et du taux de la dette publique, moins élevée.