Pour son premier billet de l’année, Didier Saint-Georges rappelle qu’à force de souhaiter la confirmation « de l’amélioration des perspectives économiques, les marchés en oublieraient presque d’en examiner les conséquences sur la fragilité des marchés obligataires et, en retour, sur les valorisations des marchés actions. »
Ainsi, en 2017 les « prévisionnistes » sont à nouveau priés de ne plus confondre « tendance structurelle », due à l’accumulation des dettes au niveau mondial et au déficit d’investissement public et privé qui pèsent sur la croissance et l’inflation, et « mouvements cycliques ». Pour la maison, l’anémie de l’un n’empêche pas l’autre de mieux se comporter.
En effet, l’élection de Donald Trump en est l’illustration parfaite car elle marque une accélération du cycle actuel. Cela se manifeste tant au regard de l’indice de confiance des consommateurs, à son plus haut depuis 2007, que par les réactions positives des entreprises[1].
Les USA ne sont pas les seuls concernés par cette embellie, puisque le Japon et l’Europe le sont aussi.
Le premier corollaire de cette tendance ? La reprise progressive de l’inflation. Ainsi, le rythme d’inflation nominale aux États-Unis pourrait selon la maison « facilement dépasser 2,5% au premier semestre 2017». De même, le rythme annuel de la hausse des prix à la production en zone euro est passé de -4% en avril 2016 à 0% en fin d’année.
Le second corollaire de cette embellie est le renforcement du dollar, surtout au regard du durcissement de la politique monétaire de la Fed et de la réduction du déficit courant américain en application du programme de Trump.
En conclusion pour la maison « l’embellie économique est globale et dépasse l’effet Trump. Cet épisode justifie le comportement des marchés actions depuis trois mois. Même si, on l’aura compris, celui-ci est « strictement cyclique ».
A voir donc ce que l’année nous réserve.
EV/EF
Voir aussi
[1] la croissance des commandes de biens durables repasse pour la première fois depuis 2015 en territoire positif (+1,8% en novembre).