Sommes-nous face à un tournant dans la profession de CGP ? Faut-il désormais penser autrement pour répondre aux interrogations des clients ? C’est en tout cas ce que pense Frédéric Piccard, fondateur du cabinet « Patrifinance » dont le créneau est « le partage de sa rémunération avec ses clients ».
Derrière ce slogan se cache un concept finalement simple : le conseil se fait payer pour… ses conseils.
Concrètement ce CGP passe en moyenne 4 à 5 heures avec un client pour établir un bilan patrimonial complet. Le rendez-vous se solde par un document écrit présentant toutes les solutions juridiques, fiscales, assurantielles et immobilières que le client garde en sa possession[1]. Les honoraires de ce bilan vont de 800 euros TTC pour un dossier simple à 5.000 ou 6.000 euros TTC pour un dossier complexe. Ce conseil a donc un coût mais est compensé par l’absence de commission sur les placements financiers proposés.
En effet le cabinet rembourse au client tous les frais financiers perçus sur la vente de produits financiers[2] et plafonne les honoraires de transactions perçues sur la vente d'immeubles à 3 %.
Quoi qu’on en pense ce système est dans la lignée de la jurisprudence actuelle et des décisions de l’AMF qui sanctionnent de plus en plus les CGP pour leur manque de transparence dans la présentation de leurs produits. Il s’agirait donc d’avantage d’une mutation du métier, sur le modèle des professions libérales telles que les avocats ou les notaires, que d’une révolution.
Cette « autre façon de gérer son patrimoine » proposée par Patrifinance a été lancée en 2015, reste à savoir si le concept saura séduire ses clients cibles.
EV/EF
Voir aussi
[1] « Le client a donc toutes les clefs en mains pour savoir quoi faire ».
[2] Parmi d’autres, les contrats d’assurance-vie