C’est ce que laisse penser BNP IP dans son Point hebdomadaire qui insiste sur cette nouvelle « complaisance des investisseurs » à l’égard du marché actions. Ceux-ci auraient en effet intégré un « scénario positif », peut-être trop.
Nathalie Benatia, économiste senior de la maison, explique que le « château de cartes » qui a été bâti après l’élection de Trump risque de s’effondrer : « ce qui était anticipé comme un scénario catastrophe avant l’élection a rapidement été vu comme une bonne chose. Les risques ont été passés sous le tapis, que ce soit en Europe (avec les échéances politiques) ou aux USA (avec les incertitudes sur le programme qui sera mis en place) ».
La maison analyse deux conséquences sur le marché actions :
D’une part, ces « [trop] bonnes nouvelles intégrées par les cours de bourse » entachent directement la valorisation des actions. On assiste désormais à une surévaluation conséquente de ces actifs, ce qui doit appeler à la prudence.
D’autre part, les investisseurs se seraient accommodés à la faible volatilité depuis 2016.
Le problème est que cela ne durera pas. Les risques politiques sont élevés avec entre autres des mesures protectionnistes et une hausse de l’inflation et des taux aux USA, qui constituent autant de sources de préoccupation. Il faut donc s’attendre à un retour de la volatilité sous peu.
Côté allocation, ce constat se traduit par une sous-pondération des actions des pays développés. Et bien que l’élément déclencheur soit les USA, Nathalie Benatia confirme que cet allègement se fait « uniformément » sur l’ensemble de la zone.
EV/FL