Analyse de Philippe Ithurbide, Directeur recherche, stratégie et analyse chez Amundi dans la dernière livraison de « Cross asset investment strategy ».
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La remontée des taux longs depuis l’élection de Trump n’est pas surprenante, mais elle suscite une question cruciale : sommes – nous en train d’assister à un renversement radical de la tendance de fond qui, depuis plusieurs décennies déjà, pousse les rendements obligataires à la baisse, en a-t-on terminé avec des taux anormalement bas, ou s’agit-il « simplement » d’une de ces nombreuses corrections auxquelles nous assistons régulièrement ? En clair, est-ce un changement de régime, un changement de niveau, ou une correction à l’intérieur d’une bande de fluctuation basse ? Après analyse des éléments déclencheurs habituels et spécifiques de hausses des taux longs, cinq conclusions s’imposent :
I. En l’absence d’un nouveau cycle de croissance, les taux longs américains devraient se maintenir dans une bande de fluctuation de 1,5 % — 3 %.
II. Il ne devrait pas y avoir de changement de régime pour les taux longs du noyau dur — au sens strict — de la zone euro, ainsi que pour les taux japonais. Le niveau de croissance et d’inflation, ainsi que les politiques monétaires menées ne le justifient pas.
III. La contagion en provenance des taux américains sera limitée tant que les anticipations de changement de régime resteront faibles aux États-Unis.
IV. Seule l’interruption des QE semble susceptible de modifier significativement et durablement le niveau des taux de la zone euro.
V. Enfin, les élections européennes et l’incertitude qu’elles représentent semblent en revanche suffisamment cruciales pour entraîner un changement de niveau pour les spreads périphériques.
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