Avec l’entrée en vigueur de MIF 2 l’investisseur peut légitimement se demander quel sera le gagnant et le perdant de ces nouvelles exigences réglementaires. L’occasion de faire un point sur les plateformes de distribution des fonds.
Selon Olivier Haguenauer, responsable développement chez MFEX, plateforme de distribution de fonds, «C’est trop tôt pour dire qui sortira affaibli, mais une chose est certaine : le rôle des plateformes de distribution sera globalement renforcé ».
La raison est simple : les nouvelles exigences visent à obtenir une transparence totale. Une fois mises en place ces normes devront permettre de tout savoir sur les flux financiers d’un client : qui, où, quand, comment ? De quoi mettre à découvert l’investisseur.
Pour MFEX, nous faisons donc face à une réelle mutation des plateformes de distribution : « on passera de plateformes transactionnelles (négociation de produits) à des plateformes avec une forte composante de traitement d’informations ».
Les plateformes devront donc être capables de collecter et automatiser une quantité croissante d’informations, tout en les rendant accessibles au public. Certes ces nouvelles fonctionnalités ont un coût mais Olivier Haguenauer minimise cet investissement qui sera in fine mutualisé.
Si l’enjeu est bien compris, on note que la plateforme MFEX a un coup d’avance puisque s’agissant d’une société suédoise certaines dispositions de MIFID 2 y sont déjà en place. C’est le cas de l’obligation de ségrégation des flux de rétrocession par clients finaux (comprendre par-là, combien la banque a perçu au total et quel est le montant des rétrocessions qu’elle touchera au final).
Ce dernier point met par ailleurs en avant la particularité du marché européen, comparé par exemple au marché nord-américain. Contrairement aux USA, l’Europe fait face à une multiplicité des plateformes de distribution. Chaque pays ayant ses propres législations et chaque marché étant différent, l’harmonisation est un des enjeux de ces prochaines années.
EV/EF