Face à la remontée des taux et à un environnement incertain sur les marchés actions, David Ganozzi, gérant chez Fidelity International, partage ses réflexions.
Actuellement, les marchés actions sont bien orientés, c’est le moment d’en mettre en portefeuille. N’est-il pas frustrant d’être limité sur cette classe d’actifs ?
Non, cela ne constitue en rien une limite.
D’une part, dans le cadre d’un portefeuille de type « équilibré » il convient de mettre un minimum de cash, et de modérer l’exposition aux actions afin de limiter les risques.
En effet, bien que l’élection et l’annonce du programme de Donald Trump aient étonnement dopé les marchés actions, il convient d’être prudent. La mise en œuvre de sa politique ne repose à ce jour que sur des espérances et ne peut se faire qu’en entrainant une hausse des dépenses publiques qui ne recevront peut-être pas de financement.
D’autre part, chez Fidelity International la principale préoccupation est de répondre aux attentes de nos clients en leur proposant des solutions d’allocation adaptées à leur profil. Ce sont eux qui déterminent leur aversion au risque.
Dans le climat de suspicion actuel, que faut-il faire de la dette d’Etat française ?
Cette défiance est moins présente en France qu’à l’étranger. En effet, les élections présidentielles à venir en France font peur, et notamment l’hypothèse d’une élection de Marine Le Pen qui impliquerait une sortie de la zone euro. Par ailleurs, si l’on pense que c’est exagéré, c’est le moment au contraire d’acheter de la dette française.
Même si l’élection de madame Le Pen apparait comme un scénario improbable, on peut craindre un report de voix venant du camp Fillon.
En tant que gérant, est-il plus important d’être visionnaire ou d’avoir les nerfs solides ?
Il vaut mieux avoir les nerfs solides, c’est plus fiable que d’être visionnaire.
YK/FL