Pas facile pour les gérants obligataires de sortir leur épingle du jeu dans le contexte macro-économique actuel. Alan Cauberghs, porte-parole de la gestion obligataire chez Schroders revient sur les stratégies privilégiées de la maison.
Qu’est-ce que la gestion value dans l’obligataire ?
Il s’agit, comme pour la gestion value sur le marché actions, d’acheter des titres décotés. Concrètement on va aller chercher des obligations ayant un spread de 600, 700, 800 pb (1) en misant sur le rétrécissement du spread à 200 ou 300 pb.
Nous cherchons une divergence entre les fondamentaux de l’émetteur et sa valorisation. Par exemple quand l’Europe a imposé des sanctions à la Russie, (2) certaines entreprises qui n’étaient pas concernées par ces mesures ont sous performé alors que leur bilan était sain et que nous n’avions pas de crainte quant à leur survivance.
En somme, nous achetons des obligations significativement en dessous de leur valeur intrinsèque, afin de maximiser les rendements et de minimiser les pertes.
Quel est l'intérêt ?
Quand on regarde les marchés obligataires de façon générale, la performance attendue des indices de référence et des stratégies liées à ces indices est plutôt décevante. Les marchés actions sont surévalués, le contexte politique rend l’environnement volatil etc. En somme, la performance plus traditionnelle liée aux indices de référence va être faible sur un horizon de 12 mois.
En période de hausse des taux, votre stratégie sur l’obligataire ?
L’approche value. C’est une approche qui n’est pas nouvelle chez Schroders, nous détenons un long historique aux Etats-Unis. Nous venons d’ailleurs de lancer cette stratégie sur le marché HY avec le fonds Schroders ISF2 Global Credit Value.
En outre, nous nous orientons vers des stratégies de type « rendement absolu » pour être décoréllé de l’indice de référence.
Avez-vous des devises de prédilections ?
Les mesures du gouvernement Trump (qui vont être favorables aux sociétés) et la volonté de la FED de normaliser les taux d’intérêt, nous amènent à être surpondérés en dollar, à ce jour.
En revanche, nous sommes pessimistes sur les devises émergentes qui, pour certaines, sont très sensibles au commerce global (Corée du Sud ou Singapour). (3)
En Angleterre, nous nous attendons à un affaiblissement supplémentaire de la livre : le marché est trop positif. Quant à l’euro, les évènements de 2017/2018 risquent de peser sur la devise.
En somme il est aujourd’hui difficile de trouver une devise forte en dehors de la zone dollar.
EF/YK
Voir aussi
- Plus le spread est faible, plus la solvabilité de l’émetteur est perçue comme bonne.
- Les sanctions économiques imposées par l’UE à la Russie lors de la crise ukrainienne ont été reportées en fin d’année dernière, au 31 juillet 2017.
- En revanche, la maison se veut positive sur la Russie et le Brésil.