Aujourd’hui s’est tenue la réunion trimestrielle de Carmignac. Si nous devions résumer cette réunion en un mot, ce serait avec le terme « frustrant » qui a été utilisé plus d’une fois par les différents intervenants.
Frustrant car la performance accumulée depuis le début d’année a été entièrement gommée. Aujourd’hui Carmignac préfère aborder une position prudente au regard de l’environnement macroéconomique.
Didier Saint Georges relativise très justement ce trimestre en le mettant en perspective : « cela fait désormais cinq ans que la gestion active a des difficultés à battre la gestion passive, indicielle. Que ça plaise ou non, ça fait cinq ans que les marchés sont menés par les banques centrales. »
Un chiffre : selon la maison de gestion, 94% des fonds diversifiés concurrents n’ont pas réussi à faire mieux que l’indice.
« La gestion active n’a pas brillé ces dernière années, et la nôtre non plus. »
En ce qui concerne les émergents, Frédéric Leroux prend acte du ralentissement de la Chine, « les émergents n’arrivent plus à atteindre les taux de croissance qu’ils avaient il y a 10 ans. »
Un ralentissement qui est notamment dû à la transformation en profondeur de ces économies. On assiste à une montée en puissance du secteur tertiaire avec les conséquences que l’on sait : les services par nature s’exportent moins que les productions manufacturières…
Néanmoins, Frédéric Leroux perçoit des signes de stabilisation, notamment dans le secteur immobilier dont le stock d’invendus se résorbe progressivement.
En ce qui concerne la zone euro, il souligne qu’elle fait figure d’exception au vu des indicateurs avancés qui semblent positifs, avec des perspectives de croissance plus robustes que celle des autres parties du monde. Mais l’analyse semble spéculative à la maison Carmignac : « c’est un pari que nous ne ferons pas. »
Concernant le QE (quantitative easing), Frédéric Leroux se plait à rappeler que « les liquidités ont été le lubrifiant de l’économie mondiale ».
Malgré le sentiment négatif qui pèse actuellement sur la Chine, Carmignac y voit encore des opportunités, notamment dans le secteur de l’assurance vie, du tourisme international et de l’environnement. Selon Edouard Carmignac « ce n’est pas parce que les émergents ne sont pas à la mode qu’il ne faut pas y être. »
Le mot de la fin revient à Edouard Carmignac qui insiste sur le fait « qu’il faut prendre conscience de ce ralentissement et accepter que les performances ne seront plus les mêmes. »
Un discours certes pas très vendeur, quelques mines dépitées dans la salle en témoignaient, mais qui a le mérite de la franchise.
SL/FL