Scénarios alternatifs chez Oddo Meriten
« À la rentrée, après un mois d’août agité et un pic de volatilité à plus de 40 en Europe comme aux Etats-Unis, nous avions réaffirmé avec force notre scénario central :
- La croissance globale serait bel et bien molle, mais en accélération au deuxième semestre, en particulier grâce à une demande robuste ;
- Les profits des entreprises se situeraient sur des niveaux tout à fait acceptables compte tenu des valorisations du moment ;
- La plupart des banques centrales resteraient accommodantes ;
- Mais surtout, la situation en Chine était excessivement noircie.
En effet, sur la base d’indicateurs propriétaires qui intègrent notamment la dynamique des services, et en replaçant les différentes mesures financières récentes (y compris la dévaluation d’août) dans le contexte actuel d’ouverture des marchés financiers domestiques, nous étions moins inquiets que le consensus sur le risque d’un dérapage chinois.
Maintenant que les marchés actions se sont stabilisés, il nous semble important de garder à l’esprit l’existence de scénarios alternatifs auxquels nous associons depuis juin dernier des probabilités non négligeables.
Quels sont ces scénarios ?
1) Une nouvelle déception sur la croissance mondiale (probabilité 20 %).
Rappelons qu’au rythme de +2.5 % (à changes courants), la croissance mondiale flirte avec ses plus bas historiques, hors année 2009. Une baisse supplémentaire, vers 2 % par exemple, serait synonyme d’un choc ou d’une déception majeure dans l’une des grandes zones du monde – récession US, atterrissage brutal de l’économie chinoise, ou encore déraillement des « Abenomics ». Le positionnement de l’investissement dans ce scénario, que nous estimons à 20 %, ne laisse pas de doute.
2) Une accélération de l’inflation au-delà des anticipations (probabilité 20 %).
Aussi étonnante que cette hypothèse puisse paraître, nous lui affectons également une probabilité de 20 %. Deux canaux peuvent conduire à ce scénario :
- Une stabilisation des prix du pétrole associée à une baisse du dollar et une légère accélération des salaires à partir des niveaux actuels nous y mènerait probablement.
- Autre voie possible, un affaiblissement supplémentaire des gains de productivité – déjà très faibles – qui signifierait une nouvelle baisse du potentiel de croissance. Auquel cas, la Fed et d’autres banques centrales pourraient également être amenées à resserrer leur politique monétaire plus fortement qu’attendu, ce qui ne serait bon ni pour les actions ni pour les taux. »
FL/SL