C’est un peu le sens de l’enquête publiée ce jour par le journal Les Echos sous le titre « Wall Street en appelle à la Silicon Valley pour faire sa révolution numérique ».
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« Blockchains… Initialement conçu pour la devise bitcoin, le réseau informatique semble promis à un plus grand avenir que la monnaie virtuelle, dont il était censé favoriser l’expansion : il ambitionne ni plus ni moins de transformer la finance mondiale, en supprimant les intermédiaires qui valident les transactions aujourd’hui (notaires, chambres de compensation, etc.).
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Il rendrait la fraude et le vol quasi impossibles, chaque transaction étant tracée par des centaines d’ordinateurs, partout dans le monde », explique John Stein, fondateur de Betterment www.betterment.com (conseil fiduciaire sur Internet).
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La suppression de ces intermédiaires réduirait de manière drastique les coûts de la finance mondiale.
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L’engouement autour des « blockchains » est tel que des stars de Wall Street lâchent tout pour y participer. C’est le cas de Blythe Masters, une étoile montante de JP Morgan – directrice générale à vingt-huit ans !– qui vient de quitter la banque pour créer Digital Asset Holdings, une start-up dédiée aux « blockchains ».
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La technologie n’en est, de fait, qu’à ses balbutiements. Une vingtaine de banques (JPMorgan, Goldman Sachs, Barclays, SociétéGénérale, etc.) se sont regroupées derrière la start-up new-yorkaise R3 pour l’aider à développer des applications commerciales, adaptées au secteur financier.
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Les banques sont très fortes pour imposer de nouvelles technologies à grande échelle et faire évoluer le droit. Les start-up sont meilleures dans leurs relations au client et leur créativité. Il va y avoir beaucoup de partenariats entre les deux parties », conclut en guise de pronostic Matt Flannery, fondateur de Kiva (plate-forme de prêts).
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Dans un rapport remis vendredi au vice-président de la Commission européenne, l’association Croissance Plus montre comment cette technologie pourrait coûter cher à l’Europe, si elle ne rattrape pas son retard sur les Etats-Unis. « Pour l’heure, cet enjeu de souveraineté n’est pas suffisamment identifié au niveau politique. D’où l’urgente nécessité de mettre sur pied des groupes de place, même si les premiers effets de cette technologie ne commenceront à se faire sentir que dans trois à cinq ans », souligne Stanislas de Bentzmann, président de Croissance Plus. »
FL/SL