En 30 ans de travail chez INTER URBIS, Véronique Dorget a vécu la croissance fulgurante de l’immobilier parisien. Son franc-parler et son solide réseau en font une actrice incontournable de l’immobilier de luxe.
1. Comment l’arrivée du numérique a modifié votre manière de travailler ?
Le numérique a radicalement transformé la vente immobilière, notamment en facilitant les échanges et en multipliant les possibilités de contact. Je dirais qu’elle a été miraculeuse pour les « jeunes » en levant de nombreuses barrières à l’entrée et parfois catastrophique pour les « anciens ». Certains de mes confrères, les plus réticents aux changements, ont d’ailleurs abandonné l’immobilier lors des années 2000.
2. En 30 ans de métier, avez-vous vu les critères des acheteurs évoluer ?
Les acheteurs sont aujourd’hui plus prudents et plus exigeants qu’autrefois. Cela se traduit notamment par la multiplication des diagnostiques réalisés et des demandes d’informations formulées auprès des syndics de copropriété. Leurs exigences se cristallisent autour de nouveaux sujets tels que le nombre de chambres pour les enfants, qui devient aujourd’hui un critère central. Par ailleurs, si l’emplacement reste un critère phare, nos clients deviennent moins sensibles au prestige de l’adresse. En revanche, la présence de commerces de proximité est plus souvent requise, car les difficultés de stationnement se sont accrues. La mise à disposition de parking devient aussi indispensable.
3. La COVID a-t-elle opéré un point de rupture pour le marché parisien ? Les Parisiens, quittent-ils réellement la capitale ?
Plutôt que de parler de « rupture », je dirais que cette pandémie agit comme catalyseur. Il est vrai que les personnes âgées font souvent le choix de rester davantage dans leur résidence secondaire. En revanche, tout le monde ne peut pas télétravailler à 100% et certains avantages qu’offre la capitale ne sont pas accessibles ailleurs en France.
Je considère également que les personnes qui souhaitaient vendre pour ensuite acheter n’ont pas vraiment été affectées par la crise sanitaire. Enfin, nous avons constaté une augmentation de la multipropriété.
4. Comment voyez-vous évoluer les transactions « off-market » ?
L'off-market représente 5 à 10% des biens à la vente en France. Par définition, il s’agit de biens à la vente qui ne sont pas diffusés sur les plateformes généralistes (Se Loger, PAP, etc.).
Traditionnellement employée pour la vente de biens d’exception ou atypiques sur des zones tendues, l'off-market suscite l’intérêt des vendeurs de biens résidentiels classiques de plus en plus nombreux à demander ce type d’approche pour éviter le « tourisme immobilier ». Pour répondre à ces nouveaux besoins, il nous est indispensable de disposer d’un fichier clients « acquéreurs » fournis. Ce type de commercialisation permet également de tester l’appétence des clients potentiels. Cela permet parfois de surévaluer le prix sur une courte période sans discréditer le bien.
Pour les biens d’exception, l'off-market s’inscrit parfaitement dans cette approche intimiste. En revanche pour les biens classiques, nous conseillons généralement une promotion standard et multi-canal, de sorte à capter une clientèle en recherche active la plus large possible, et ce, dès le départ.
5. Une anecdote amusante de votre carrière que vous pourriez partager ?
En 2018, un chanteur connu s’était positionné sur l’achat d’un bel appartement dans le 6ème arrondissement. Quelques jours avant la signature, ce dernier a appris que l’appartement du dessus était occupé par un artiste « moins côté » ce qui l’a amené à se rétracter. L’immobilier est donc parfois une affaire d’égo !
6. L’équipe d’INTER URBIS s’est considérablement rajeunie, comment avez-vous vécu ce changement ?
Quelle joie d’être entourée de jeunes ! Je me fais un point d’honneur à les écouter et à ne pas être donneuse de leçon. Malgré une vie sociale intense, je suis surtout entourée par des personnes à la retraite qui manquent parfois d’optimisme et d’ouverture au monde… Tout l’inverse de la nouvelle équipe d’Inter Urbis.
Pour accéder au site, cliquez ICI.