Retrouvez le portrait de Yannick Happi, MANSA PATRIMOINE.
1. Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J’ai un parcours qu’on pourrait sans doute qualifier d’atypique.
Alors que je m’étais prédestiné à être le prochain Spielberg Français, puisque j’avais démarré des études de cinéma et étais depuis quelques années l’un des jeunes organisateurs du festival international du grain à démoudre, un festival de cinéma Européen qui se déroule chaque automne près du Havre, pour diverses raisons, j’ai dû interrompre ce cheminement.
Dès lors j’ai entamé des études de droit, d’assurance puis en me spécialisant en gestion de patrimoine à travers le MBA en ingénierie et Gestion de patrimoine de l’Ecole Supérieure d’ASSURANCE (ESA).
Après plusieurs années passées chez CAPAGES FINDEV, puis dans le réseau de distribution ALLIANZ EXPERTISE ET CONSEIL, j’ai décidé de créer le cabinet MANSA PATRIMOINE.
2. Votre cabinet aujourd’hui ?
Créé en 2018, à Poitiers, MANSA PATRIMOINE est la concrétisation d’une parfaite synthèse de mes expériences passées dans un cabinet privé parisien à taille humaine avec une gestion diversifiée proche du family office, puis un grand groupe financier qui se caractérise par un cloisonnement intelligent des fonctions et des tâches.
Le cabinet a la volonté d’apporter à sa clientèle constituée de chef d’entreprises, de professions libérales, d’association, de fondations et de particuliers, deux choses qui nous semblent essentielles, l’Agilité et la Disponibilité.
D’abord l’agilité parce que « l’Ubérisation » de notre économie, avec dans notre éco-système, un foisonnement des « fintechs » qui a eu pour conséquence de simplifier les processus de distribution et d’offrir toujours plus de choix à nos clients, est une réelle opportunité pour se transformer et s’adapter. Être agile c’est aussi de pouvoir répondre aux divers besoins de nos clients en leur ouvrant des univers d’investissements auxquels ils n’ont pas traditionnellement et communément accès.
Disponible ensuite, parce que notre modèle économique qui vise à aligner nos intérêts à la suite de ceux de nos clients, nous encourage à apporter le meilleur suivi possible.
Le cabinet est adhérent de la CNCGP et afin de fournir à sa clientèle un conseil bienveillant et de qualité dispose de nombreux statuts :
- IOBSP (Courtage de crédit)
- CARTE T (agent immobilier)
- COA (Courtage en assurance)
- CIF (Conseil en investissement Financier)
- CJA (Capacité juridique Appropriée)
- Certification AMF (Autorité des Marchés Financiers)
3. Quelles conséquences selon vous va engendrer une réglementation de plus en plus présente sur le métier de conseiller en gestion de patrimoine ?Par ailleurs que pensez-vous de la disparition du 3ème usage du Courtage ?
La première observation que nous pouvons faire sur la recrudescence de la réglementation dans notre métier, c’est d’abord une montée inéluctable en expertise des structures existantes pour répondre aux exigences de formation, de respect des parcours clients, de vigilance sur le choix des produits proposés et de la nécessaire adéquation entre les solutions proposées et le profil des clients, suivi d’une transparence plus grande sur les coûts et frais. Dans la mesure où nous intervenons au cœur de la vie de nos clients avec les conséquences que cela peut induire, il nous paraît normal que les épargnants soient protégés au travers de cette accentuation de la règlementation. Le deuxième effet que nous pouvons relever et qui est une réalité pour l’ensemble de nos confrères et consœurs, c’est une forme de regroupement des structures où les plus petites ne pouvant toujours appliquer toute la règlementation, se retrouvent dans des groupements pour mutualiser un certain nombre de tâches récurrentes ou se font racheter par des structures plus importantes. Notons également que l’arrivée des fonds d’investissements qui rachètent des cabinets à des multiples d’ebitda jamais vu, participe à une forme de consolidation globale de notre secteur. Puisque la règlementation nous « encourage » à plus d’efficacité avec la nécessaire digitalisation que nous sommes de plus en plus nombreux à employer pour rationaliser notre fonctionnement, sans oublier cette arrivée des fonds d’investissements, on dénote dès lors une augmentation de la valeur de cession des structures résiliantes.
Bien que nous accueillons avec beaucoup de bienveillance cette règlementation de plus en plus présente, nous ne pouvons passer sous silence ce que nos clients nous disent. Ils ont le sentiment d’être « irradiés », à des fréquences un peu trop courtes, avec des questionnaires, des attestations et/ou déclarations à signer pour toute opération que nous menons avec eux.
La disparition annoncée du troisième usage du courtage, qui est pour rappel, un « usage » datant des années 30 et qui instaure un droit à rémunération pour le courtier qui aurait fait souscrire le contrat d’assurance vie à l’origine, bien que le client décide de se faire suivre par un CGP ou un courtier concurrent, se heurte à la nouvelle directive de distribution de l’assurance (DDA), qui au contraire souhaite que la rémunération du courtier soit justifiée par un conseil régulier et un suivi. De ce fait, rémunérer un courtier d’origine pour un contrat dont il n’a plus la gestion, celle-ci étant assurée par un autre, pose question.
Nous avons un sentiment mitigé sur cette disparition.
Il faut tout d’abord reconnaître que nous ne pouvons avoir ce débat sans prendre en considération la position du client auquel nous devons pouvoir lui consacrer sa liberté de choisir, avec tous les effets pratiques et déontologiques auxquels sont rattachés ce choix. Pour ceux d’entre nous qui ont vécu l’expérience, les clients qui décident de nous faire confiance comprennent souvent difficilement un tel usage. Il faut rajouter à cela que le nouveau courtier qui doit être rémunéré parce qu’il exerce auprès de son client une prestation de conseil doit faire le choix d’un conseil gracieux, ou alors le lui facturer.
Ce sujet qui ne concerne que les professionnels exerçants sous le statut « non-indépendant » (soit la grande majorité) doit de notre point de vue aller vers davantage de liberté et de transparence pour les clients. On aurait pu imaginer qu’une durée minimale de détention puisse être observée, à l’instar de la limite qui existe pour les rachats du fonds euro dans les contrats de capitalisation pour personnes morales, avant que l’assureur ne puisse accepter un ordre de remplacement. Avant cette limite de durée, l’ordre de remplacement serait possible avec l’accord du courtier d’origine de voir transférer le contrat ainsi que TOUS ses effets.
4. Quels sont vos partenaires privilégiés ?
Nous travaillons essentiellement avec les assureurs tels que
- AGEAS
- AXA
- Cardif
- Generali
- SWISS LIFE.
Le choix des assets est assez aléatoire puis qu’il est fonction de notre stratégie d’allocation du moment et correspond au choix d’exercice en architecture ouverte pour lequel nous avons opté.
Pour ce qui est de l’immobilier, nous proposons régulièrement à nos clients des biens des sociétés :
- COGEDIM
- FIDEXI
- LA REFERENCE PIERRE
- NEXITY
- PERL
5. Quelle est votre politique en matière d’investissement socialement responsable ?
Notre politique en matière d’ISR est un cumul de deux approches, à savoir l’approche thématique qui s’appuie, sur les énergies renouvelables et plus largement sur le changement climatique, mais aussi l’approche dite « best-in class », qui est celle par laquelle une sélection, dans des secteurs donnés, est faite des meilleures entreprises.
Nous commençons depuis peu à l’intégrer dans nos stratégies d’allocation et en cela la marge de progression est encore importante pour réussir à allier, la performance que nos clients attendent de nous, avec la prise en compte des urgences environnementaux, sociaux et de gouvernance
6. Comment gérez-vous la crise actuelle et quelles en seront les conséquences selon vous ?
Cette crise sanitaire dont nous entamons la 3ème année présente finalement quelques opportunités. Elle nous oblige à penser notre développement commercial, notamment la détection de nos nouveaux clients dans un contexte de distanciation sociale. À ce sujet le réseautage auprès de nos confrères des métiers du chiffre et du droit, tels notaires, fiscalistes et avocats trouve très rapidement beaucoup de pertinence pour nous et c’est ce à quoi nous travaillons.
Par ailleurs, elle a été aussi une occasion d’accélérer notre processus de digitalisation, en créant un site internet, en mettant en place des outils de suivi pour rationaliser notre gestion et en privilégiant les solutions digitales de nos fournisseurs.
L’une des conséquences immédiates c’est sans aucun doute une plus grande proximité avec nos clients qui, dans cette période de tourmente, expriment un plus grand besoin en conseils et une véritable gestion personnalisée. Ça tombe bien c’est notre credo depuis notre lancement.
7. Quels sont vos projets professionnels pour 2022 ?
Deux sujets sont à l’ordre du jour pour nous pour cette année, recrutement et croissance externe. Nous prévoyons le recrutement d’une personne pour nous accompagner dans la gestion ô combien essentielle des tâches administratives et qui occupent de plus en plus une partie du temps que nous pourrions consacrer au développement commercial.
Le second projet, sur lequel nous avons commencé à prendre des contacts, c’est l’acquisition d’un cabinet qui nous ressemble afin de préserver notre ADN et de poursuivre qualitativement et dans la sérénité notre croissance. À cet égard nous pouvons dire que 2022 s’annonce plus que jamais sous de bons auspices
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