Les Nations unies affirment que l'impact d'El Niño et du changement climatique portera les températures mondiales à des niveaux sans précédent dans les années à venir. Dans un rapport récent, l'Organisation météorologique mondiale prévoit que ces deux phénomènes combinés auront des répercussions considérables sur la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau et l'environnement.
Indépendamment de la volonté des gouvernements de réguler ces effets, des investissements considérables seront nécessaires au cours des prochaines décennies pour éviter que la hausse des températures ne dépasse les 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Selon le GIEC, pour ne pas dépasser cette limite, les émissions mondiales de CO2 devraient diminuer d'environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d'ici à 2030 et atteindre un niveau net zéro d'ici à 2050 environ. Toutefois, le budget carbone restant pour un réchauffement de 1,5 °C sera épuisé dans environ huit ans si les émissions se maintiennent aux niveaux actuels.[1]
Budget carbone restant pour une chance sur deux de limiter le réchauffement à 1,5 °C en Gt CO2
L'énergie étant responsable de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, la manière dont nous la produisons et la consommons pour lutter contre le changement climatique est essentielle et représente un élément important de la réduction de l'impact humain. L'objectif global est de réduire les émissions en produisant de l'électricité, de l'hydrogène et de la chaleur à partir de ressources renouvelables, en électrifiant les transports, en améliorant l'efficacité de tous les processus de production et en utilisant des technologies qui permettent de mettre en place un réseau fiable, intelligent et plus écologique.
Les exigences réglementaires relatives à l'abandon du chauffage aux combustibles fossiles finiront par obliger les propriétaires à passer à des systèmes à faibles émissions et, parallèlement, à investir dans une meilleure isolation. La récente volatilité des prix de l'énergie est susceptible d'accroître les préférences des acheteurs et des locataires pour des bâtiments économes en énergie, indépendamment des régulations et des programmes d'incitation. Les étiquettes énergétiques sont un moyen efficace d'améliorer la transparence du coût total de possession. Cela ne s'applique pas seulement aux bâtiments. L'accent politique actuel sur les programmes d'incitation influence fortement le comportement des propriétaires d'actifs, tandis que les tarifs commerciaux influencés par la géopolitique ont un impact sur les chaînes d'approvisionnement : il s'agit dans les deux cas d'obstacles involontaires sur la voie d'une transition rapide. Par conséquent, la volatilité des prix des actions, qu'elle soit due à la technologie ou à l'exposition géographique, est susceptible de se poursuivre. Néanmoins, la transition économique vers une société à faible émission de carbone finira par se produire, et les fournisseurs de solutions tels que Saint Gobain ou Carrier Global peuvent contribuer à l'accélérer.
Nous envisageons une transition vers une économie basée sur les sources d'énergie renouvelables. Les entreprises spécialisées dans l'énergie solaire et éolienne devraient bénéficier du durcissement de la réglementation dans l'Union européenne ou d'une loi américaine récemment adoptée qui ne vise rien de moins qu'à décarboner le secteur de l'électricité aux États-Unis. En outre, l'industrie émergente des « énergies propres », qui englobe des domaines tels que les véhicules électriques, les batteries ou l'hydrogène produit de manière durable, offre également de nouvelles possibilités aux investisseurs.
La modernisation de l'ensemble de l'infrastructure, y compris le réseau, est essentielle pour décarboniser notre économie. Outre les entreprises qui fabriquent des panneaux solaires ou des turbines éoliennes, nous avons besoin d'entreprises de services publics telles qu'Iberdrola, l'un des plus grands exploitants de projets d'énergie renouvelable et donc un acteur central du développement du secteur mondial de l'énergie renouvelable. Des entreprises telles que Quanta Services, qui construisent des infrastructures énergétiques et fournissent des services de maintenance connexes, sont également cruciales, car seules des lignes électriques bien conçues et régulièrement entretenues, avec des interventions rapides pour les réparations, permettent d'avoir un réseau fiable. Un autre domaine important est celui des lignes de connexions pour les centrales solaires et les éoliennes, y compris les lignes à haute tension pour les parcs éoliens en mer et le transport d'électricité sur des longues distances. Les câbles produits par des entreprises telles que Prysmian contribuent à réduire les pertes et à transmettre l'énergie renouvelable excédentaire produite à des installations de stockage.
Une approche globale pour aborder le problème
Les entreprises qui s'attaquent à ce problème proposent des technologies et des matériaux permettant de réduire l'empreinte environnementale tout au long du cycle de vie d'un bâtiment, depuis sa conception et le choix des matériaux et de la méthode de construction jusqu'à son exploitation, son entretien et sa démolition. Des entreprises telles que Saint-Gobain, qui fabrique des produits isolants pour les bâtiments, des verres à revêtements spécifiques pour l'industrie automobile, ainsi que des verres spécialisés pour la production de panneaux solaires, offrent des perspectives attrayantes.
Nous voyons clairement un besoin croissant d'investissements dans ces domaines, nous sommes enthousiasmés par les opportunités à venir et nous pensons qu'une transition « verte » soutenue par les technologies environnementales bénéficiera à la société dans son ensemble, y compris aux investisseurs.
Par Pascal Dudle, CEFA, Responsable impact listé chez Vontobel AM
[1] Le budget carbone restant est défini comme les émissions cumulées de CO2, mesurées à un moment donné, qui augmenteraient la température moyenne mondiale de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Le GIEC estime que le budget restant est d'environ 500 Gt de CO2 à partir de janvier 2020 pour avoir une bonne chance de limiter le réchauffement à 1,5°C. Source : Aurora Energy Research : Aurora Energy Research, GIEC, AIE (L'état de la transition énergétique mondiale en 2022).
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