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« Mais qu’allaient-ils donc faire dans cette galère ! ». Le feuilleton Solocal s’est poursuivi durant l’été avec un nouveau plan de restructuration de la dette qui n’a pas manqué de susciter une levée de bouclier chez les actionnaires compte tenu du niveau de la dilution induite par l’opération.

Faut-il suivre, se cabrer comme le fait l’association des porteurs, y croire, couper clair et net tout de suite ? En réalité Solocal est l’histoire de la longue dégringolade d’un acteur, par le passé au pinacle, qui sans démérité n’a pas pu survivre à la mutation de son secteur.

Les anciennes « Pages Jaunes », à une époque assises sur une rente de situation, ont en effet été distancées par des compétiteurs venus de toutes parts sur internet. Pire, l’adresse, le téléphone, le plan d’accès, les services de conception de site rapide… sont devenus au fil des années de véritables commodités.

Ce qui explique un chiffre d’affaires en érosion continue : 1,1 milliard d’euros en 2011, moins de 900 millions en 2015. Et la tendance ne devrait pas s’inverser faute d’applications permettant de faire la différence. Sur la même période le cours de bourse est passé de 100 euros à moins de 3 euros.

Bref, on assiste à la disparition inexorable, et prévisible, d’un acteur.

Prévisible car l’actif essentiel des Pages Jaunes était une base de données, et qu’on sait bien à quel point aujourd’hui, avec les outils de data mining et de collecte, ces technologies sont devenues sinon obsolètes pour le moins substituables.

Prévisible, car sur des technologies de rupture qui procèdent à une redistribution de cartes. Comme dans le passé l’édition électronique, le paiement dématérialisé, la conception à distance... Ou comme aujourd’hui la fintech.

La fin de l’aventure Pages Jaunes, ses rebondissements et ses difficultés à se réinventer dans un environnement devenu extrêmement compétitif illustrent ce qui attend tout opérateur qui n’arrive pas à opérer sa mue.

fl/ef